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  • Tellurique

     
    Plus de dix ans que je vois danser Maki Watanabe, même bien avant de tenter de l'écrire, mais cela pourrait être depuis vingt, toujours je reviens. Je reviens, comme hier, m'abandonner à cette même immédiateté, épancher le même besoin d'absolu et d'évidence. Quand la danse alentour devient trop raide, trop contemporaine, trop consciente, trop conceptuelle, trop calculée, trop asséchée, il me faut à nouveau voir Maki faire déferler ce qui est souterrain, faire ressurgir une émotion originelle ou proche de l'abime de demain. Elle le peut, par le travail d'un corps qui sait exprimer soudain cela. Mais comment, je ne saurais l'expliquer. La fusion nait hier de manière quasi improvisée avec de nouveaux partenaires qui véhiculent la même puissance tellurique: Michel Deltruc et Patricia Dallio. Leur musique gronde et soulève des ondes qui la propulsent en territoires inconnus.
     

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    Maki Watanabe-danseuse-, Michel Deltruc-batteur percussionniste et  Patricia Dallio-olitherpiste, lutherie électronique- le 29 avril au Générateur de Gentilly dans le cadre d' ((Ow-Ao))#4: 3 artistes chaque soir et 6 rencontres inédites de performances et improvisation jusqu'au 2 mai.
     
    Guy
     
    Quelques secondes ici:
  • Sous la laideur

    Pas reluisants ces récits qui poissent, contes de la laideur ordinaire. Des histoires incorrectes d'homme-pipi, d'handicapé manipulateur, un souvenir d'enfance glauque, un quasi éloge du viol...  Ce texte fascinant tend des pièges évidents... qui sont ce soir élégamment évités. Ni pathos qui l'alourdirait, ni humour lourdingue pour désamorcer le malaise. Assez de détachement dans le jeu des trois acteurs, mais une présence forte, de l’étrangeté pour toujours intriguer. Beaucoup de respiration laissée autour de ces monologues logorrhéiques, des scénettes muettes et des actions banales posées sans gratuité avec des objets quotidiens, de la danse dans la belle évidence du langage corporel, une couche sonore subtile qui enrichit l'ensemble. Tout est dans le silence et la retenue qui ancre dans le caché du quotidien, dans le non dit. Dans le trouble. Tant et si bien que la proposition reste grande ouverte. A pouvoir vouloir dire beaucoup. A ressentir, par exemple, que la laideur inavouée affleure sans cesse dans nos vie, que la parole peut la soigner. Ou tout autre conclusion.
     

    Non que ca veuille rien dire.jpg

     
    Non que ça veuille ren dire- brefs entretiens avec des hommes hideux d'aprés David Foster Wallace , mis en scène par Perrine Mornay, vu à l’Échangeur de Bagnolet le 3 avril 2017.
     
    Guy
     
    photo Perrine Mornay avec l'aimable autorisation de la compagnie