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Proscenium

  • Cliquez sur moi!

    Ici sur Internet on évoque tout ce que l'on voit sur scène. Sur la scène du Proscénium cette jeune troupe joue tout Internet. Heureusement drôlement. Et l'on s'y reconnaît, nos psychées fragmentées, hyper-sollicités, destructurés entre chats, blogs, facebook, google, twitter, youtube, égarés par les résultats de nos propres requêtes.

    breve d'internet.jpg

    On s'y reconnaît tout à fait, de nos pensées sur la toile exposées à notre image projetée avec celle des acteurs sur la toile au fond de la scène. Il y a de tout dans ce texte garanti 100 % copié-collé d'écrans. Dans le désordre: nos nouveaux liens dans les deux sens du terme, nos nouvelles libertés et nos nouveaux conformismes, nos petits egos et nos réactions aux evenements planétaires, les échanges kafakiens avec les sites d'e-commerce et de vraies citations de Kafka. On supplie "cliquez-moi" et l'on se noie, de nouveaux murs se dressent et les mots font échos, se dupliquent et se déforment. Tout va trop vite evidemment, en mode grinçant, les acteurs sortent de l'écan pour nous entrainer dans l'interactivité, en une improbable communauté. Le résultat est aussi décousu que le sujet, mais ce réseau d'acteurs et spectateurs parcouru d'une belle énergie, c'est le plus important.

    C'était Brèves d'écran, écrit et m.e.s par Olivier Fournout, au Proscenium  jusqu'au 16 mai.

    Guy

    photo de Takeshi Miyamoto avec l'aimable autorisation de la compagnie ordinaire

    lire aussi Coup de théatre

    P.S. du 19/04: c'est le moment et l'endroit revé pour relayer cette info du TCI.

    Stage de pratique artistique: Part privée / Part publique avec Renaud Cojo, samedi 8 et dimanche 9 mai 10H-18H

     Renaud Cojo, metteur en scène du spectacle Et puis j'ai demandé à Christian de jouer l'intro de Ziggy Stardust,  propose dans ce stage un travail d'expérimentation de l'image de soi via la vidéo (travail d'écriture, réalisation vidéo). Il s’agit d’explorer l'utilisation des réseaux sociaux (twitter, facebook, myspace ...) et le jeu entre part privé / part publique qui anime ces pratiques. Il s’adresse autant à des amateurs qu’à des comédiens, danseurs, artistes… et concerne des utilisateurs de réseaux sociaux, blogueurs.... comme des novices en la matière.

      Ouvert à tous, participation aux frais : 50 €
    Renseignements :
    marion.franquet@theatredelacite.com, 01 43 13 50 63

    Renaud Cojo, présente Et puis j'ai demandé à Christian de jouer l'intro de Ziggy Stardust du 31 mai au 12 juin au Théâtre de la Cité internationale et du 15 au 26 juin au Théâtre Paris-Villette.

  • Yumi Fujitani: Kao puissance 8

    Où était donc passé la dame dépitée du peu de buto de mercredi dernier? Qui ce soir aurait été rassurée de voir Gyohei Zaitsu, puis Claude Parle et Maki Watanabe monter en scène: à eux trois souvent pas loin du plus excitant dans le genre. Pour medium_kao_chaos_7danseurs_web.jpgcommencer ici comme en une réverie désinvolte, à prendre possession des lieux. geste après geste. Variations, approches à caresser notre attente et enfin Maki se fige en équilibre à terre-la pose est connue et reconnue- à son coté Gyohei debout, impénétrable observateur, qui campe un personnage déjà inquiétant. Mais se lèvent alors du public cinq nouveaux danseurs, et se figent de dos. Arrêt sur images colorées. La pose de Maki, bras et jambes tendus et suspendus, maintient la tension.

    C'est à partir de ce tableau de contrastes, que le jeu change, s'ouvre sur un imaginaire puissant. Au contre-pied de la juxtaposition de solitudes du kao précédent: un enchainement d'interactions cruelles, paniques et étreintes, désarrois offerts et sourds désirs, défilé de fragiles figures mais le personnage de Gyohei toujours mène le jeu, interroge chacun des yeux ou de la main, fouille chaque inquiétude, éprouve et manipule chair aprés l'autre. Désordre sans incohérence à huit corps, huit voix étranglées qui se succèdent, dont celle de Claude Parle dont l'accordéon est ici un vaisseau furieux, qui s'oppose et s'entrechoque aux mouvements autant qu'il les supporte. Gyohei impitoyable inquiète jusqu'au public dont à nos cotés l'ado boudeur qui a pris le relais de la voisine néphotype. Seule rescapée sur scène: le personnage incarné par Maki, image d'innocence idiote et féline, chants et coups de griffes. Qui ferme le jeu, renvoyant aux limbes en tournoyant autour d'eux les personnages survivants: n'existaient-ils que dans son rêve?

    C'était "Kao-Chaos...tels que nous sommes..."- dansé par Yumi FUJITANI, Gyohei ZAITSU, Maki WATANABE, Elise HENAULT, Sibylle JOUNOT, Bino SAUITZVY, Delphine Brual, et Claude PARLE à l'accordeon. mis en scène par Yumi FUJITANI & Mido OMURA au Proscenium, jusqu'à samedi.

    Guy 

  • Yumi Fujitani: Kao V2.2

    "Ce n'était même pas du buto", protestait à la sortie une dame, d'ailleurs d'un certain âge. "Sur l'affiche vous avez écrit BUTO, mais ça n'était pas du tout du buto". Quand même une révélation: il existe donc un public de buto, un vrai public d'habitués, un public assez intransigeant pour s'indigner si on ne lui donne pas son content de peinture blanche, de reptation, de danse lente, douloureuse et près du sol, d'équilibre sur le coccyx et le bas des reins, de corps japonais, et d'animisme trés stylisé.

    Mais Yumi Fujitani d'évidence se soucie peu de défendre quelque territoire que ce soit. Elle a bien raison. Et tente plutôt d'en explorer de nouveaux. Le territoire visité ce soir est brillamment destructuré par un rideau d'image video et des nappes medium_buto-avril07-web-1_1_.jpgde musique. Champs de ruines colorées. Y errent trois hagardes, desocialisées, infantiles, capuches sur les yeux et bouches bées. Une image de l'enfer, se risque ma voisine, néophyte mais qui va à l'essentiel. Il est en tout cas ici question de perte d'identité, de folie, de mort et de renaissance. Perte des repères sociaux. Vulnérabilité d'êtres qui se découvrent et se reconstruisent, sans protection, à vue. Des préoccupations au coeur des danses buto, mais ici développées avec d'autres moyens aussi: mime, théâtre de geste. Avec plus de sophistication et d'humour à froid dans l'usage des symboles, et l'évocation de la sexualité. Avec puissance et étrangeté. Avec un même sens de la profondeur et de l'étirement du temps, ce à quoi en danse on est habitué, mais qui sur un mode neo théâtral déconcerte. Et sur trois interprètes, deux sont plutôt comédiennes, seule la troisième-Celine Angèle- danseuse mais qui ici ne danse qu'en creux, très épisodiquement, intense mais contenue. Tout cela aurait il surpris autant, dansé? En fond de scène un tas de chiffon: Yumi Fujitani à y regarder de plus prêt. Qui s'animera peu à peu mais toujours en retrait de l'action. Pour s'extirper très lentement des chiffons. Pas assez lentement pour rassurer la gardienne de l'orthodoxie dont on parlait au tout début? Nos 3 invités en tous cas, semblaient plutôt heureux d'être étonnés.

    En tout cas, c'était Kao (Visage)- Kagami (Miroir) m.e.s par Yumi Fujitani et Mido Omura, d'aprés Kao-Chaos crée par Yumi Fujitani, et vu l'an dernier, avec Elise Henault, Céline Angèle, Sibylle Jounot et Yumi Fujitani, video de Wilfried Wending et musique d'Andrée Serre-Milan. au Proscenium.

    Kao  continue jusqu'à samedi, et revient dés lundi la semaine prochaine encore recré, avec cette fois Gyohei Zaitzu, Maki Watanabe, Bino Sauitzvy, et Claude Parleà l'accordéon.

    Guy

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    P.S. du 21 avril: on se sent moins seul, JD est venu interroger Kao des yeux. A lire sur Images de Danse toutes affaires cessantes.