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poupées

  • Mark Tompkins et Mark Tompkins

    Encore un retour en avant, c’est d’actualité! Au tour de Mark Tompkins de revisiter un solo dit fondateur. Et de nous ramener en arrière, cette fois seulement de 25 ans, donc en 1983. Le danseur prend son temps pour ce voyage, à une allure d’omnibus, joue avec notre perception, se laisse deviner en ombres chinoises, doubles et a capella. Patience...

     

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    Puis, apparaît-enfin!-chante: « Je ne regrette rien », se laisse superposer à la projection de son image passée. On ne peut douter après cette démonstration anthropométrique qu’il ait gardé toute la forme de son avatar de 83. Conservé son identité. Ni qu’il sache, de la voix, tenir l’ambiance.

    On pourrait être ému. Mais on reste dans l’attente. Toujours au bord de voir quelque chose de fort émerger. On se dit que cette attente est légitime, puisque la pièce nous est vendue pour précisement contenir en germe tout ce que Mark Tompkins a proposé ensuite. L’argument est à double tranchant: inopérant si l’on a rien vu de l'artiste avant…Le public semble plus acquis que nous: combien parmi ceux qui le voient ce soir étaient-ils déjà là en 1983? On regarde: à trop vouloir remettre l’objet en perspective, on se tient à distance. Ni convaincu ni emporté par ce qu’il en reste ici et maintenant: l’histoire toute simple de John et Doris, d'un sentimentalisme moqueur et outré. Une histoire trop simple, comme trop faciles les effets de poupées gonflables?

    Malgré la drôlerie mise en œuvre, malgré la grâce qui porte Tompkins quand il interprète les deux personnages tour à tour et à la fois, on ne saisit ni l’originalité ni le sens du recit. On apprécie juste l'art solitaire du marionnettiste, et sa délicatesse. Distraction. On se remémore ce qu'on a lu: le solo marquait à sa création la séparation artistique avec Lila Greene, co-créatrice des deux personnages. Il ne s'agirait donc ni d'un commencement, ni d'une fin, on assisterait juste à un épisode.

    On revient au présent: trop tard, le temps a passé.

    C'était Empty Holes la vie l'amour et la mort de John et Doris Dreem, de et par Mark Tompkins, dramaturgie et mise en scène de Gérard Gourdot, au Théâtre de la Cité Internationale. Jusqu'à samedi.

    Guy 

    photos (D.R.) avec l'aimable autorisation du T.C.I.

  • Unger & Ferron: Poupées plastiques

    medium_beaute_plastique.gifLes poupées, au masculin ou féminin, se font ces temps ci très présentes sur les scènes contemporaines, depuis Brigittte Seth et Roser Montlo Guberna en passant par Christina Ubl, jusqu'à cette piece de Frédérike Unger & Jérome Ferron. Moqueuses allégories de la condition de l'artiste? Pour autant doit se montrer assez patient pour regarder une danseuse aligner implacablement, une par une, soixante-deux poupées barbies nues sur le plateau, tandis que sa partenaire tente de venir à bout de son solo dans un espace ainsi réduit à sa portion congrue?

    Sûrement, car cet envahissement de l'espace par la blonditude en série détermine toute la suite des évènements. Qui s'imposent aux deux plus grandes poupées vivantes, livrées sans aucun accessoires elles non plus. Enfin plus exactement habillées de fausses fleurs pour une entrée adaptée à ce sacre du printemps. Puis bientôt simples Venus pour arpenter la scène, impavides et sur pointes imaginaires: c'est une littérale exposition de la beauté plastique  du titre. Et froidement méthodique: de face, de dos, de profil. Après, se rhabillant- première rupture- à dessein très pauvrement: couleurs de mauvais gout et survet' déchiré aux fesses-pour le solo de l'une, en progression enchainée par basculements au sol, gestes exagérés de poupée et sourire figé. Eclipsant la laideur vestimentaire s'impose alors justement la beauté du geste. C.Q.F.D.? De même pour le solo de l'autre, d'un classique élégant et glacé, modèle de beauté formelle, calibré tout prés de l'irréprochable et pas loin du parodique.

    Incongru entre ces deux soli, medium_beaute_3.gifun déshabillage encore, arrêt sur image pour une nouvelle exposition assumée. Noir, lumière et toutes deux encore immobiles en nudité, avant échange des mêmes fringues au rabais. Après ces danses le x-ième et dernier passage par l'exhibition préludera à son inéductable décadence en une version grinçante: sous-vêtements couleur-chair qui dessinent une grossière caractérisation sexuelle, quasi-industrialisée, masques maquillés de cils et rouge à lèvres d'un vulgaire obscène. La dépersonnalisation, en une féminité réduite à son plus triste stéréotype: c'est le prix à payer pour s'intégrer incognito chez les poupées barbies. Leur transformation ainsi parfaite en femmes-objets, les deux danseuses progressent entre petites poupées sans renverser celles-ci, de gestes stéréotypés en poses imposées d'un triste imaginaire de séduction. On échappe pas aux poupées de plastique, qui à la fin dansent par images grotesques et saccadées jusque sur le fond d'écran. Les vraies danseuses n'ont alors plus qu'à ramper, avec un embarras qui les rendraient presque à nouveau humaines, dans l'espace que les lumières transforment en un milieu onirique et cauchemardesque. Bilan: seulement 6 ou 7 barbies renversées.

    medium_beaute_2.2.jpgSur le thème de la dictature qu'exercent les images de la beauté, dictature exercée sur celles qui tendent à s'y conformer tant que pour ceux qui les regardent faire et s'aliéner, la démonstration est sans failles. Elle s'appuie sur la mise en oeuvre d'une séduction irrésistible au premier degré, pourtant ambiguë dés la première seconde, pour amener à une prise de distance lors de l'apothéose en douche froide. L'exercice n'est pas d'une originalité ébouriffante, mais pour le moins efficace, affûté, cohérent. Portée par ce scénario sans temps morts la danse entendue au sens strict est loin d'être anecdotique. Pour terminer, le rapport conceptuel avec "Le sacre du printemps"de Stravinsky -version un peu psychédélique et arrondie d'échos-  semble ténu. Mais cela fonctionne, étrangement.

    Sur le papier au moins c'était une bonne idée d'enchainer avec ensuite avec "Ta femme en kit" de la compagnie bobainko, car la thématique à priori voisine: les stéréotypes de la femme idéale. Mais on fut moins convaincu. L'exploration méthodique de divers modes de la culture musicale populaire: chanson sentimentale, valse violoneuse, comédie musicale bas de gamme, punk, rap, etc... nous semblait un peu gratuite et surtout dispersée, malgré de beaux effets de robes à paniers. Et on y a entendu une adaptation en français de "Tell it like it is". Sacrilège. Disqualification. Seul Aaron Neville a le droit de chanter "Tell it like it is". 

    C'était Show case #"1 - Beauté plastique de Fredérike Unger et Jérome Ferron, avec Frederike Unger et Emily Mézière-Compagnie Etant Donné à  l'Etoile du Nord. Suivi de "Ta femme en kit"  de Domitille Blanc, Aurélie Burgeot, Vanessa Morisson et Marie Rual. Jusqu'à samedi encore.

    Guy

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  • Ersatztrip: 0%

    L'erotisme reste trés soft, la violence bien inoffensive, l'action s'estompera au final derrière le vaporeux d'un rideau de plastique. Juste en première partie quelques grimaces et medium_ersatz_20actionman_1_.jpgregressions félines, histoire de se faire peur un peu. Si peu. On comprend vite qu'il s'agit d'une réflexion désabusée sur le spectacle, qui se donne elle-même en spectacle. Où les danseurs sont ramenés à leur condition de produits-substituts (ersatz) de nos phantasmes, au même rang des action-men qu'ils manipulent.

    Est ce pour dire que tout est factice, que rien n'a vraiment d'importance ? 

    Avec tout le long une danse labélisée basses calories, saine pour les yeux et l'esprit, ni maladroite ni inintéressante du reste. Qui racole d'abord un peu coté hip hop, un coup ballet et un coup conceptuel-contemporain et déambulations en boucles. Qui nous offre pourtant un vrai et beau moment de trouble, quand une danseuse comme hors de son corps est portée, soutenue, manipulée par ses partenaires. Avant que la danse ne se complaise dans un style cabaret erotico-disco mais encore parfaitement exécuté.

    Tout celà est décoré de gadgets à la mode: chanson désabusée, ambiances techno-bruitistes, projections vidéo sur seins et abdos, récitatifs désincarnés, empilement funèbre d'objets divers de consommation et costumes variés. Des scènes à chaque fois in-essentielles, toujours pourtant bien amenées, changement d'ambiance toutes les cinq minutes chrono, le fait est que l'on n'arrive même pas à s'ennuyer.

    C'est un produit culturel light, qualité iso91000, ambiance easy listening pour les yeux, garantie sans émotions dangereuses, ni toxicité. A l'exact opposé du Pork-in-Loop vu précédemment. Difficile de leur reprocher, c'est après tout honnête, cohérent avec le titre et le concept.

    C'était Ersatztrip- ♥-de Christian Ubl, au Vanves theatre , toujours avec Artdanthe

    Guy

    ...et pourquoi tous ces petits coeurs? Les réponses bientôt, ça s'agite dans la blogosphère!

    P.S. : et Vincent Jeannot était là!

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