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A Court de Forme: no limits

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Cette semaine, on s'aventure aux limites. Et c'est peu dire. Pour les abattre à coup de mots, à coups de pieds. Acmé en un discours rageur et politique qui ne s'embarrasse plus de fiction. Révolte, lumières, micros, c'est tout. Tabula rasa, sans regret. Après deux semaines d'attentats furieux le théâtre est à bas. Akun n'avait servi que de répétition. Coup de grâce, tout se précipite au crépuscule, pour ouvrir sur des lendemains audacieux et incertains.. Mais il faut avant en passer-en quatre parties et un peu plus- par la mort du théâtre. Voire la mort tout court, en toile de fond, en obsession. Même les complaintes du Moony band sonnent soudain plus lugubres. Une actrice se prête au jeu d'une interview faussement convenue, mais se désagrège en mouvements et répétitions circulaires, jusqu'à la décomposition de son insignifiance. Terrible lucidité: tout se joue en vain, tête de mort à la main. Avec des paroles affolées se déconstruit un langage hagard. Qui ne peut plus rien, distrait un moment par un slow hypnotique, puis perdu jusqu'aux mimiques, réduit aux gesticulations du désir. A voir la mort en face, tout touche au vif. Karelle Prugnaud et Eugène Durif ne font plus de théâtre, mais une "ciné performance". Qui déborde baroque et impudique dans le hall du théâtre. Puis se dédouble sur scène et sur l'écran, Diane erre mais ailes au dos en une danse déglinguée. Actéon doit être dévoré, Le spectateur-voyeur lui survit, mais sérieusement secoué. Jusqu'au final de la soirée, une profession de foi de stoïcisme qui remet la possibilité-même du spectacle en question: "Jouir c'est renoncer à la représentation, être sans visage c'est renoncer à la reconnaissance..."

Aprés ?

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C'était Ce qui peut coûter la tête à quelqu'un, de Stéphane Auvray-Nauroy avec Aurélia Arto et Jumien Kosellek, Memento Mori (Vanité 1) de Guillaume Clayssen avec Aurélia Arto, Frederik Hufnagel, Mélanie Menu, Paroles Affolées de Sophie Mourousi avec Mathilde Lecarpentier et Julien Varin, La Brûlure du Regard , texte d' Eugène Durif mise en scène de Karelle Prugnaud avec Elisa Benslimane, Cécile Chatignoux, Anna Gorensztejn, Mélanie Menu, Karelle Prugnaud. A L'étoile du Nord, avec A court de Forme. Jusqu'à samedi, aprés c'est fini!

Guy

photos de Nicolas Grandi, avec l'aimable autorisation de L'étoile du Nord

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