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julien kosellek

  • Cabaret Roméo

    Il y a, au coeur, la scène du balcon. Juliette encablée qui se tortille d'amour, en suspension, Romeo qui en bas sort mais revient encore, pour prolonger entre eux l'instant de cette promesse qui s'évapore. Comment puis désirer ce que je possède déja? Tout le mystère est dit, survit au risible de la passion exposée, et à la ronde des personnages grinçants qui entourent ces amants. Ils sont à la fois acteurs, commentateurs, manipulateurs, tentent de nous divertir en soulignant à gros rires et traits de fard, les artifices et illusions. Passion empéchée, tragique conclusion: tout est dit d'avance. N'empeche. La naiveté, passion l'emporte, même distraite par un désordre bouffon, perruques, morceaux de bravoure, rires et chansons, videos au gout du jour, dans une profusion toute shakespearienne. Toute chose se transforme en son contraire, mais on en revient à l'essentiel. Ce couple sous la loupe porte jusqu'au sacrifice notre soif d'absolu et de révolte, c'est, tout mis à part, d'une belle simplicité.

    C'était Roméo et Juliette de William Shakespeare, m.e.s. par Julien Kosellek.  au théatre de l'Etoile du Nord.

    Guy

  • A Court de Forme: no limits

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    Cette semaine, on s'aventure aux limites. Et c'est peu dire. Pour les abattre à coup de mots, à coups de pieds. Acmé en un discours rageur et politique qui ne s'embarrasse plus de fiction. Révolte, lumières, micros, c'est tout. Tabula rasa, sans regret. Après deux semaines d'attentats furieux le théâtre est à bas. Akun n'avait servi que de répétition. Coup de grâce, tout se précipite au crépuscule, pour ouvrir sur des lendemains audacieux et incertains.. Mais il faut avant en passer-en quatre parties et un peu plus- par la mort du théâtre. Voire la mort tout court, en toile de fond, en obsession. Même les complaintes du Moony band sonnent soudain plus lugubres. Une actrice se prête au jeu d'une interview faussement convenue, mais se désagrège en mouvements et répétitions circulaires, jusqu'à la décomposition de son insignifiance. Terrible lucidité: tout se joue en vain, tête de mort à la main. Avec des paroles affolées se déconstruit un langage hagard. Qui ne peut plus rien, distrait un moment par un slow hypnotique, puis perdu jusqu'aux mimiques, réduit aux gesticulations du désir. A voir la mort en face, tout touche au vif. Karelle Prugnaud et Eugène Durif ne font plus de théâtre, mais une "ciné performance". Qui déborde baroque et impudique dans le hall du théâtre. Puis se dédouble sur scène et sur l'écran, Diane erre mais ailes au dos en une danse déglinguée. Actéon doit être dévoré, Le spectateur-voyeur lui survit, mais sérieusement secoué. Jusqu'au final de la soirée, une profession de foi de stoïcisme qui remet la possibilité-même du spectacle en question: "Jouir c'est renoncer à la représentation, être sans visage c'est renoncer à la reconnaissance..."

    Aprés ?

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    C'était Ce qui peut coûter la tête à quelqu'un, de Stéphane Auvray-Nauroy avec Aurélia Arto et Jumien Kosellek, Memento Mori (Vanité 1) de Guillaume Clayssen avec Aurélia Arto, Frederik Hufnagel, Mélanie Menu, Paroles Affolées de Sophie Mourousi avec Mathilde Lecarpentier et Julien Varin, La Brûlure du Regard , texte d' Eugène Durif mise en scène de Karelle Prugnaud avec Elisa Benslimane, Cécile Chatignoux, Anna Gorensztejn, Mélanie Menu, Karelle Prugnaud. A L'étoile du Nord, avec A court de Forme. Jusqu'à samedi, aprés c'est fini!

    Guy

    photos de Nicolas Grandi, avec l'aimable autorisation de L'étoile du Nord

  • Le Retour du Court

      

    Flash-back: quand on s'est hasardé à ce blog, c'était il y a près de 3 ans, et en écrivant un tout premier billet à propos du festival A court de forme, millésisme 2006, à l'Etoile du Nord- qu'on aura l'indulgence d'oublier (le billet, pas le festival).

     

    On y a pris goût et on est revenu en 2008, ici et là. Captivé ou réticent, attiré ou opposé, mais toujours surpris et intéressé.... Ces courts remuent.

    Tout naturellement on y revient cette année, comme à un anniversaire.

     

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    Nouveauté 2009: avec l'aide de l'Etoile du Nord on recueille sur un Soir Ou Un Autre les réactions des spectateurs: réagissez nombreux!

     

    Pour ceux qui n'auraient la moindre idée de ce qu'est A Court de Forme, on a prié l'organisateur,  Julien Kosselek (compagnie Estrarre), de s'expliquer. En forme de reponses courtes, evidemment.

     

    Pourquoi des formes courtes?

     « 20 mn » est un format plein de possibles. et plein de pièges.

     

    Pourquoi ce festival?

    pour travailler ensemble, mais en toute indépendance. pour découvrir et faire découvrir au public sur un temps court, mais dense. enfin j’espère.

     

    Qu'elles sont les troupes?

    Il y a des groupes formés depuis quelques temps, des groupes formés autour du projet A Court de Forme.

     

    Qui les choisit?

    Je choisis les metteurs en scène et eux choisissent le reste.

     

    Il y a t il des auteurs vivants?

    Des auteurs de textes comme Esinencu, Siméon, Durif, et puis les auteurs du plateau, metteurs en scène, acteurs… ils écrivent quelque chose aussi.

     

    Il y a t il des auteurs morts?

    Quelques uns sans importance : Shakespeare, Ovide, Césaire…

     

    Mots relevés dans le programme: "mort" (5 fois)"folie"(2 fois), "obsédé", "monstrueux" , "chaotique", "dévoré", "colère"...Pourquoi?

    J’aime les gens en colère, l’étant moi-même beaucoup. mais dans le programme, il y a aussi amour, énergie, joyeux, travail, chanson ; c'est-à-dire la même chose dit autrement. il me semble que tous ces mots sont de possibles point de départ de l’art.

     

    Combien de temps dure la version d'Hamlet?

    C’est 20 minutes maximum pour tout le monde. même pour monsieur shakespeare.

     

    Quoi de neuf depuis 2008?

    Le menu est plus varié et plus conséquent. plus de formes courtes, et beaucoup plus de choses à 19 heures.

     

    Pourquoi à l'Etoile du Nord ?

     « Estrarre » y est en résidence. et s’y sent très bien.

     

    Pourquoi venir?

    La curiosité amène les spectateurs. curiosité pour cet ensemble très hétéroclite, et curiosité pour chaque proposition.

     

    Formes courtes = théâtre au rabais ?

    10 euros la soirée, 20 euros l’entrée illimitée au festival, c'est-à-dire 1 euro la proposition. nous ne pouvons pas faire mieux.

     

    Va-t-on rire?

    Plus que d’habitude il me semble. les artistes sont de plus en plus cruels, vous savez…

     

    Va-t-on pleurer?

    Ce n’est pas la même question ?

     

    Tout est il prêt?

    non, rien du tout. on ne sera prêt qu’avec vous, avant on ne fait que vous attendre.

     

    Tout est il inédit ?

    quasi. à part une forme courte et « der lauf der dinge », qui s’est joué il y a dix ans. donc je pense qu’ils vont changer quelques trucs quand même…

     

    Quoi ne pas manquer?

    moi je le sais, mais je ne vous le dirai pas.

     

    Et après?

    le festival « ON n’arrête pas le théâtre » en juillet. et toutes les autres compagnies ont des actualités.

     

    A quoi sert le théâtre?

    je cherche, je cherche.

     

    N'oublions pas le programme:

     

    du 27 au 31 janvier à 20 heures 30


    HAMLET (fragments)

    Librement inspiré de la tragédie de Shakespeare
    mise en scène et adaptation Vincent Brunol / avec Nicolas Fustier, Elise Lahouassa et Mathias Robinet / lumière Elise Lahouassa

    A(II)Rh+
    de Nicoleta Esinencu
    traduction Mirella Patureau
    mise en scène Michèle Harfaut / avec Miglen Mirtchev / scénographie Loraine Djidi / lumière Julien Kosellek

    AKUN
    Regroupement de textes autour de la mort dans le théâtre antique
    création de Quentin Delorme et Amélie Gouzon / avec Julie Audrain, Gorka Berden, Luc Martin, Elise Pradinas, Laure Espinat, Florent Dorin, Philippe Renault, Étienne Rousseau

    Une Ombre Familière
    d'après l'œuvre de Sylvia Plath
    mise en scène Suzanne Marrot / avec Raphaël Bascoul-Gauthier, Sylvie Feit, Sarah Siré / lumière : Anne Vaglio

    le 29 janvier à 19 heures projection Good Morning, Mankind
    un film de Luc Martin / avec Nicolas Grandi, Gorka Berden, Julie Audrain, Slimane Yefsah

    le 30 janvier à 19 heures concert Folk the World.
    le 31 janvier à 19 heures concert Zaza Fournier

    du 3 au 7 février à 20 heures 30

    Cannibalisme tenace
    auteurs Aimé Césaire, The Coasters, Henri Varna ...
    mise en scène Sandrine Lanno / avec Mélanie Menu / collaboration artistique Isabelle Mateu et Nathalie Savary / lumière Xavier Hollebecq

    Le mage aux fiats 500
    de Christian Siméon
    mise en scène Jean Macqueron / avec Christophe Garcia, Thomas Matalou

    Un presque rien
    création à partir de textes d’Ovide
    mise en scène Elise Lahouassa / avec Vincent Brunol, Coraline Chambet, SophieMourousi et Serge Ryschenkow

    le 5 février à 19 heures
    l'espace du dedans
    d'après Henri Michaux.
    Mise en scène et jeu: Raouf Raïs / avec la participation de Stéphane Auvray Nauroy, Elisa Benslimane, Eugène Durif, Ava Hervier et Eram Sobhani / costumes Patrick Cavalié / création lumière, photo et vidéo Ludovic Bourgeois et Guillaume Parra.

    le 6 février à 19 heures lecture
    Les Charmilles et les Morts
    de Jean-Michel Rabeux par Cédric Orain

    le 7 février à 19 heures concert Moony Band

    du 10 au 14 février à 20 heures 30

    Ce qui peut coûter la tête à quelqu’un
    conception et mise en scène Stéphane Auvray-Nauroy / avec Aurélia Arto et Julien Kosellek / assistant à la mise en scène Sébastien Siroux / création son Samuel Mazzotti / lumière Xavier Hollebecq / création vidéo Anne-Bénédicte Girot

    La brûlure du regard
    ciné-performance
    texte Eugène Durif / mise en scène Karelle Prugnaud / film Tito Gonzalez et Karelle Prugnaud / musique Tito Gonzalez et Bob X / costumes Pierre-André Weitz et Nina Benslimane / avec Elisa Benslimane, Cécile Chatignoux, Anna Gorensztejn, Mélanie Menu, Karelle Prugnaud

    Memento Mori (Vanité 1)

    conception et mise en scène : Guillaume Clayssen / avec : Aurélia Arto, Frederik Hufnagel, Mélanie Menu / assistante à la mise en scène : Marie Delaître / maquillage : Isabelle Vernus / scénographie et costumes : Delphine Brouard / lumière : Elsa Revol

    Paroles affolées
    mise en scene SophieMourousi / avec Mathilde Lecarpentier et Julien Varin
    les 12, 13 et 14 février à 19 heures

    Der Lauf der Dinge
    création de Xavier Hollebecq / avec Christophe Sauger

    pendant toute la durée d’A Court de Forme exposition du travail de Anne-Bénédicte Girot

    information et réservation 01 42 26 47 47

    tarif unique : 10 € évènement de 19 heures + spectacle de 20h30

    pass : 20 € accès illimité à l’ensemble d’A Court de Forme

     + d’infos sur www.etoiledunord-theatre.com et sur www.estrarre.fr,

    Donc à mardi!

    Guy