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Looking for Paco: episode 7

Looking for Paco: episode 7

Regards sur la création de « Fresque, femmes regardant à gauche » par Paco Dècina et la compagnie Post-Retroguardia.

Episode 7: Suite et fin...

J-0, ou J moins quelques heures, Fresque se construit encore, jusqu'aux derniers instants. Dans un même mouvement précipité, mais inverse, ce journal se déstructure, aujourd'hui réduit à quelques notes décousues, dans l'urgence. Après il ne sera plus temps, ce récit n'aura plus lieu d'être dès ce soir à 20H30, quand débutera la première de la pièce. De toute évidence, ce journal de création n'aura rendu compte en rien de ce que sera bientôt Fresque dans le regard du le spectateur. Il aura juste permis de témoigner de choses vues avant. Ce soir c'est une autre histoire qui commence, que d'autres raconteront. Il y aura beaucoup de journalistes qui écriront des articles, sans doute enthousiastes comme pour les précédentes créations de Paco, on lira les réactions de Pascal, de Miss knife, qui ont prévu de venir, ... et les spectateurs discuteront!

fresque 3.jpg

 

Le travail se poursuit, depuis deux semaines, le samedi et dimanche compris. Paco et l'équipe, qui sont en résidence au T.C.I., disposent pour répéter de la salle dite la Galerie, où sera présentée la pièce. Un filage photo a lieu ce vendredi soir, et une générale dimanche. Cinq, six photographes sont installés au deux premiers rangs avec trépieds, appareils, objectifs énormes et interchangeables. Les cliquetis résonnent sans répit dans le noir. Je demande à la fin à Laurent Pailler combien de clichés environ il a pris... il me répond en espace mémoire.

Il me faut un peu de temps pour identifier quelque chose de singulier: c'est que même à trois jours de l'échéance, on ne perçoit ici toujours ni énervement ni affolement. De la concentration, de la fatigue évidemment. Paco sort fumer plus souvent, mais son ton reste le même. Les danseurs souffrent en silence (Peut-être un peu plus que les autres: Jesus, qui répète chaque matin sa propre pièce, présentée à Ardanthé mercredi). Juste avant le filage tous les sept se referment en cercle ensemble, comme pour se réconforter en un énorme câlin. Puis le travail continue, encore. Sans interrompre le filage, Paco continue à donner des directives à voix haute, une fois celui ci fini Jesus essaye un nouveau costume, Frédéric modifie la musique, et ainsi de suite...

 

fresque 1.jpg

Je regarde le filage sans réussir à le voir vraiment, saturé des impressions des répétitions d'avant. Souvenirs que je ne parviens plus vraiment à remettre en place. En particulier, je n'en reviens pas de cette séquence qui semble se dérouler dans des thermes antiques, c'est Silvère qui me rappellera que je l'ai déjà vue répéter, par les seuls danseurs, en décembre. Je crois par instant percevoir la cohérence du tout, telle qu'elle était pensée bien avant que je ne vienne regarder les répétitions. Mais que seul un travail quotidien a amené jusqu'à cette forme, travail dont j'ai un peu été témoin. Video, lumières et musique lient la danse en un rêve éveillé, plein de mystères, d'émotions et d'absences. Mais je suis le dernier maintenant à pouvoir parler de ce qui apparaît, à la fois moderne et intemporel. Je saisis juste des brides de beauté, et j'envie ceux dont l'oeil sera vierge, lundi. J'y serais aussi. En attendant j'essaie de tout oublier, pour revenir neuf. 

Ce journal est fini, dans quelques heures commence Fresque.

 Guy Degeorges

 Photo de Jerôme Delatour, les autres sont sur Images de danse.

 

Un énorme merci à Paco Dècina et à toute la compagnie(1): Orin, Vincent, Chloé, Sylvère, Noriko, Jesus, Takashi, Frédéric, Laurent, Serge, et Catherine, pour leur gentillesse, leur transparence et leur disponibité durant ce projet. Merci à Marion et au T.C.I., et bien sur à Jérome , ainsi qu'à tous mes amis spect-acteurs pour leur aide et leurs encouragements.

 

 

lire le prologue, l'épisode 1, l'épisode 2, l'épisode 3, l'épisode 4, l'épisode 5, l'épisode 6,  les bonus...

 

P.S. Et spécialement pour les lecteurs de ce journal, et les admirateurs des photos de Jérome, le T.C.I. propose d'assister, pour un tarif à 8€50 (1) à la représentation de Fresque du 26 janvier, qui sera suivie d'une rencontre avec Paco Décina, et l'équipe artistique.

Reservations au théatre 01 43 13 50 50, mot de passe "Blog". 

 

(1) et bravo à Fréderique Chaveaux (images video) et Cathy Carnier (costumes) que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer.

Commentaires

  • Et les photos de Serge et du matériel électronique ? C'était bien la peine de me les avoir commandées ;-)

  • Tu n'as d'yeux que pour les belles danseuses...ta photo illustre l'épisode précédent ! (Sur laquelle on voit Frederic et non Serge, il faut relégender ton flickr).

  • Ooooooops ! Comme on dit sur les forums, "Je sors !"

  • Vous consacrez sept articles au spectacle de Dècina, dont certaines scènes sont certes magnifiques (en fait, uniquement celles où la scène interagit avec l'écran), mais dont le récit de la rencontre de quatre hommes et trois femmes relève plutôt du feuilleton de la téloche sarkoziste.
    Par contre, vous n'avez pas eu un mot sur celui de Myriam Gourfink qui lui est formellement et anthropologiquement largement supérieur, sans compter la musique magnifique du grand compositeur qu'est GF Haas.

  • Bien que Guy soit assez grand pour se défendre tout seul, je me permets d'intervenir, puisque aussi bien j'ai participé à cette aventure : Antonin, vous devez avoir à l'esprit que nous ne sommes pas partout accueillis les bras ouverts, loin de là, et que tous les artistes ne souhaitent pas ouvrir leurs répétitions, même à un public choisi et restreint. Il se trouve que le TCI et Paco Dècina étaient favorables à cette ouverture au public, qu'il y avait plusieurs blogueurs disponibles... C'est un jeu de circonstances heureux, qui se reproduira sans doute, d'ailleurs. Je ne crois pas que le centre Pompidou poursuive la même démarche (mais patientez un peu, comme j'ai le bonheur de pouvoir assister aux générales du centre, vous verrez bientôt mes photos de la pièce de Myriam Gourfink, et mon compte rendu de sa création, - si j'arrive à en parler !).

  • Bonjour Antonin
    Que vous vouliez faire parler du travail de Myriam Gourfink, trés bien.
    Mais pour ce faire que vous dénigriez celui de Paco Dècina...le procédé est inélégant!
    Vous êtes hors sujet.
    Pour mettre les choses au point, je n'ai rien écrit au sujet du spectacle "Fresque": j'ai consacré 7 articles à sa préparation, ce qui n'est pas la même chose! Ce projet, auquel j'ai essayé de donner une certaine continuité, ayant été rendu possible par l'esprit d'ouverture de Paco et du T.C.I..
    Je n'ai pas vu la création de Myriam Gourfink, vous semblez me le reprocher. Je vous rappelle- même si vous ne me le demandez pas- qu'il n'y a que 7 jours dans la semaine, que je ne suis pas journaliste, mes journées étant consacrées à mes activités professionnelles, et la plupart de mes soirées à ma vie familiale. Et il me semble pas que Myriam Gourfink soit ignoré par la presse et d'autres blogs que le mien. J'ai hâte de lire Jérome et de voir ses photos.
    Ceci posé, je suis persuadé que j'aurai le plaisir de voir tôt ou tard ses spectacles. Mieux, si je suis un jour invité à observer ses répétitions, j'en serai flatté et heureux!

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