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théatre de la cité internat

  • Gimme Shelter

    Entreprise sévère et ambitieuse: le livret de cet opéra dense de sens puise dans le vivier des mythes universels. Un peuple en détresse erre en quête d'un dieu muet sous la conduite de son prophète. Cette traversée du désert les amène vers un havre, une possible terre promise. Le récit balance entre universalité et l'actualité flagrante avec la figure d'un religieux fanatique et misogyne, prompt à tuer à coups de revolver. Dès le temple trouvé, coule le premier sang. Mais le ciel est vide, la scène aussi. Cette omniprésence du vide, assumée dans la pièce, me pose question, avec la sensation que la chorégraphie explore obsessionnellement cet espace austère sans le remplir de vie, d'expression. Malgré les enjeux, ll me manque d'être saisi, halluciné. Mouvements désunis, me dit une amie. Il me faut attendre le personnage de la sybille pour gouter de la liberté, de la surprise et du délié, même de la transe. Dans cette concurrence des sens que produit le genre de l'opéra, avec une partition ici très acide, le chant à vif, le livret à lire dans le même temps, dans cette masse d'informations à décrypter, la danse me semble ici passer au second plan.

     

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    Initio chorégraphié par Tatiana Julien, composé par Pedro Garcia Velasquez vu au théâtre de la cité internationale dans le cadre de faits d'hiver le 30 janvier 2017

    photo de Flore Nina Hernandez avec l'aimable autorisation de faits d'hiver

     

  • Looking for Paco: episode 7

    Looking for Paco: episode 7

    Regards sur la création de « Fresque, femmes regardant à gauche » par Paco Dècina et la compagnie Post-Retroguardia.

    Episode 7: Suite et fin...

    J-0, ou J moins quelques heures, Fresque se construit encore, jusqu'aux derniers instants. Dans un même mouvement précipité, mais inverse, ce journal se déstructure, aujourd'hui réduit à quelques notes décousues, dans l'urgence. Après il ne sera plus temps, ce récit n'aura plus lieu d'être dès ce soir à 20H30, quand débutera la première de la pièce. De toute évidence, ce journal de création n'aura rendu compte en rien de ce que sera bientôt Fresque dans le regard du le spectateur. Il aura juste permis de témoigner de choses vues avant. Ce soir c'est une autre histoire qui commence, que d'autres raconteront. Il y aura beaucoup de journalistes qui écriront des articles, sans doute enthousiastes comme pour les précédentes créations de Paco, on lira les réactions de Pascal, de Miss knife, qui ont prévu de venir, ... et les spectateurs discuteront!

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    Le travail se poursuit, depuis deux semaines, le samedi et dimanche compris. Paco et l'équipe, qui sont en résidence au T.C.I., disposent pour répéter de la salle dite la Galerie, où sera présentée la pièce. Un filage photo a lieu ce vendredi soir, et une générale dimanche. Cinq, six photographes sont installés au deux premiers rangs avec trépieds, appareils, objectifs énormes et interchangeables. Les cliquetis résonnent sans répit dans le noir. Je demande à la fin à Laurent Pailler combien de clichés environ il a pris... il me répond en espace mémoire.

    Il me faut un peu de temps pour identifier quelque chose de singulier: c'est que même à trois jours de l'échéance, on ne perçoit ici toujours ni énervement ni affolement. De la concentration, de la fatigue évidemment. Paco sort fumer plus souvent, mais son ton reste le même. Les danseurs souffrent en silence (Peut-être un peu plus que les autres: Jesus, qui répète chaque matin sa propre pièce, présentée à Ardanthé mercredi). Juste avant le filage tous les sept se referment en cercle ensemble, comme pour se réconforter en un énorme câlin. Puis le travail continue, encore. Sans interrompre le filage, Paco continue à donner des directives à voix haute, une fois celui ci fini Jesus essaye un nouveau costume, Frédéric modifie la musique, et ainsi de suite...

     

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    Je regarde le filage sans réussir à le voir vraiment, saturé des impressions des répétitions d'avant. Souvenirs que je ne parviens plus vraiment à remettre en place. En particulier, je n'en reviens pas de cette séquence qui semble se dérouler dans des thermes antiques, c'est Silvère qui me rappellera que je l'ai déjà vue répéter, par les seuls danseurs, en décembre. Je crois par instant percevoir la cohérence du tout, telle qu'elle était pensée bien avant que je ne vienne regarder les répétitions. Mais que seul un travail quotidien a amené jusqu'à cette forme, travail dont j'ai un peu été témoin. Video, lumières et musique lient la danse en un rêve éveillé, plein de mystères, d'émotions et d'absences. Mais je suis le dernier maintenant à pouvoir parler de ce qui apparaît, à la fois moderne et intemporel. Je saisis juste des brides de beauté, et j'envie ceux dont l'oeil sera vierge, lundi. J'y serais aussi. En attendant j'essaie de tout oublier, pour revenir neuf. 

    Ce journal est fini, dans quelques heures commence Fresque.

     Guy Degeorges

     Photo de Jerôme Delatour, les autres sont sur Images de danse.

     

    Un énorme merci à Paco Dècina et à toute la compagnie(1): Orin, Vincent, Chloé, Sylvère, Noriko, Jesus, Takashi, Frédéric, Laurent, Serge, et Catherine, pour leur gentillesse, leur transparence et leur disponibité durant ce projet. Merci à Marion et au T.C.I., et bien sur à Jérome , ainsi qu'à tous mes amis spect-acteurs pour leur aide et leurs encouragements.

     

     

    lire le prologue, l'épisode 1, l'épisode 2, l'épisode 3, l'épisode 4, l'épisode 5, l'épisode 6,  les bonus...

     

    P.S. Et spécialement pour les lecteurs de ce journal, et les admirateurs des photos de Jérome, le T.C.I. propose d'assister, pour un tarif à 8€50 (1) à la représentation de Fresque du 26 janvier, qui sera suivie d'une rencontre avec Paco Décina, et l'équipe artistique.

    Reservations au théatre 01 43 13 50 50, mot de passe "Blog". 

     

    (1) et bravo à Fréderique Chaveaux (images video) et Cathy Carnier (costumes) que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer.