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  • Suisse Panique, Suisse Beauté - Claudia Gradinger

    Il se passe souvent quelque chose au Centre Culturel Suisse.

    Surtout quand Claudia Gradinger y vient danser.

    La représentation se fait attendre, on y est certes habitué, dans ce lieu d'arts où le lieu de spectacle est caché. Mais ce soir des anomalies s'insinuent aux frontières de notre champ visuel. Ubik ? Toutes les spectatrices ne sont pas telles qu'elles semblent être. Brusque confirmation de ce soupçon, mais d'autres réponses ne seront jamais données: ce qui est dans la tête reste caché.

    Il est un temps rassurant de rentrer dans la salle, mais ensuite tout semble devoir encore se dérégler. Sons volontairement mal maîtrisés, corps décalés, les mamies investissent la scène, considérations sur l'âge des articulations, démonstrations et contrebasse maltraitée, apparaît une femme à l'oeil noir, jeune mais dans une robe démodée, les mamies se déchaînent et nous-même ne savons plus sur quel pied danser. Échanges de rôles, des territoires troublants et ruinés surgissent sur l'écran en fond de scène, qui se lève ensuite pour laisser place à un corps dérangeant et allongé.

    Après: peinture et verbe, la progression du discours échappe à toute rationalité. Mais-changement de direction- la suite se joue dans le registre de la beauté. Car hélas Claudia Gradinger est terriblement belle. Final dans la séduction, la sauvagerie, la virtuosité, et dans le classicisme même.

    Est ce dommage? Était-ce obligé ?

    Réponses plus tard peut-être.

  • Formes courtes et Court de forme

    Ne le répétez pas, mais nous avons fait l'ecole buissonnière: nous avons séché le Théâtre de la Ville, pour nous infiltrer à l'Etoile du Nord

    Nous resistons à la tentation perverse mais hélas ordinaire de chroniquer le spectacle que nous n'avons pas vu et dirons plutôt quelques mots de A Court de Forme.  

    Le format: levé de rideau + cinq formes courtes + intermèdes chantés. L'idée est séduisante, mais comme peut-être toute les fausses bonnes idées.

    Car à tout vouloir dire en vingt minutes.... On crée de brillants exercices de style dans des genres imposés: démonstrations de multimédia, d'érotisme, le théâtre politique, etc.... 

    Avec trop d'idées, trop d'effets, trop de jeux de scène, trop de lumières, trop de virtuosité, trop de costumes et trop de nus, trop de talent même, trop de tout. 

    Tout cela s'accumule et s'annule. Au détriment des textes, dont il ne reste pas grand chose aprés ce traitement sur-vitaminé.

    Ou alors le choix des textes eux-même était aventureux: "La Mort" de G. Bataille prend des accents de roman porno d'avant guerre vendu sous le manteau à des des notaires honteux. Dans le registre de la bouffonnerie politique, la "Sainte Famille" d'Heinrich Müller, qu'il est urgent de relire pour s'interroger sur ce qu'il en reste, enfin pour qui aurait le courage de s'y intéresser en 2006. Peut-être tout juste encore Mel Brooks qui pourrait développer avec talent à l'écran le thème des flatulences hitlériennes.

    Illustration des choix malheureux: "l'Espece Humaine" d'Antelme. Notre troupe n'a pas obtenu l'autorisation de jouer le texte, et faute de pouvoir lire a choisi de marmonner bâillon sur la bouche des extraits.  Bon pas de panique, celà ne dure qu'une dizaine de minutes, juste le temps de quelques rires nerveux dans le public, nos amis ont bien saisi qu'ils n'étaient pas subventionnés et où étaient les limites.... Enfin tout cela a nous conduit, et sans s'en douter, à rire en ne l'écoutant pas d'un texte qui parle d'Auschwitz.

    Se détache d'autant du lot un texte remarquable et méconnu: "Monstres philosophiques" de Diogene Laerce. Le sujet est tout dans le titre, c'est surprenant et pour de bon audacieux. hilarant et antique. 

    Et quant aux autres pièces, il y a toujours quelque chose qui surprend et vaut la peine: un coup de projecteur soudain sur un morceau d'anatomie dans l'obscurité (La Mort), un lien particulier avec un public interpellé (No logo), une hystérie brillamment maîtrisée (La Sainte Famille).

    Bref tout ça est passionnant et bancal, il faut absolument y aller, jusqu'au 19 mai. Et retourner les voir, plus tard, dans un contexte plus développé.

    A un soir prochain, enfin peut-être...

  • Demandez le programme....

    Au programme cette semaine: Jan Lauwers au Theatre de la ville, et Claudia Gradinger au Centre Culturel Suisse.

    Jan Lauwers, car il faut bien aller au Theatre de la Ville de temps en temps, ou plus exactement car pourquoi ne pas y aller quand on a réservé un an auparavant. En se promettant quand même de ne pas forcement partir avant la fin.

    Et pourquoi pas Claudia Gradinger, et parcequ'au Centre Culturel Suisse, il y a rarement dans le public plus de 30 personnes, ce qui sera trés reposant aprés le Theatre de la Ville.

    Quant au fond... réponse dans quelques soirées.