Il se passe souvent quelque chose au Centre Culturel Suisse.
Surtout quand Claudia Gradinger y vient danser.
La représentation se fait attendre, on y est certes habitué, dans ce lieu d'arts où le lieu de spectacle est caché. Mais ce soir des anomalies s'insinuent aux frontières de notre champ visuel. Ubik ? Toutes les spectatrices ne sont pas telles qu'elles semblent être. Brusque confirmation de ce soupçon, mais d'autres réponses ne seront jamais données: ce qui est dans la tête reste caché.
Il est un temps rassurant de rentrer dans la salle, mais ensuite tout semble devoir encore se dérégler. Sons volontairement mal maîtrisés, corps décalés, les mamies investissent la scène, considérations sur l'âge des articulations, démonstrations et contrebasse maltraitée, apparaît une femme à l'oeil noir, jeune mais dans une robe démodée, les mamies se déchaînent et nous-même ne savons plus sur quel pied danser. Échanges de rôles, des territoires troublants et ruinés surgissent sur l'écran en fond de scène, qui se lève ensuite pour laisser place à un corps dérangeant et allongé.
Après: peinture et verbe, la progression du discours échappe à toute rationalité. Mais-changement de direction- la suite se joue dans le registre de la beauté. Car hélas Claudia Gradinger est terriblement belle. Final dans la séduction, la sauvagerie, la virtuosité, et dans le classicisme même.
Est ce dommage? Était-ce obligé ?
Réponses plus tard peut-être.