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  • Tous en scène

    Au commencement, il y avait quatre bloggeurs passionnés par le spectacle vivant et qui ne satisfaisaient pas d’être de simples consommateurs : leurs blogs se nomment Clochettes, Images de danse, Tadorne, Un soir ou un autre.

    Un jour, ils se sont rencontrés. Et ont décidé de fédérer leurs articles, afin de proposer aux internautes un palmarès original, indépendant, désintéressé, fruit des critiques croisées de spectateurs comme eux. Ils l’ont nommé Scènes 2.0, parce qu’ils se reconnaissent dans le mouvement dit du Web 2.0, qui entend faire d’Internet un réseau de démocratie collaborative.

    Le principe du palmarès de Scènes 2.0est simple. Il s’intéresse à toutes les expressions du spectacle vivant, mais principalement à la danse et au théâtre contemporains. À chaque critique qu'il publie, chaque bloggeur participant attribue au spectacle qu’il vient de voir une note de 0 à 6. Un sondage en ligne est ouvert pour permettre aux internautes d’attribuer leur propre note. En fin de saison, la note moyenne des internautes s’ajoute aux notes des bloggeurs pour déterminer le palmarès Scènes 2.0 de l’année.

    Vous êtes intéressés par notre projet ? Si vous publiez régulièrement des critiques de spectacle sur Internet, écrivez-nous et nous vous indiquerons la marche à suivre pour figurer aux côtés des quatre blogs fondateurs. Si vous souhaitez seulement donner votre avis sur un spectacle, votez pour lui dans notre palmarès ou laissez un commentaire sur l’un des blogs participants.

    Mais Scènes 2.0 sera surtout un lieu de réflexions et de projets afin que la blogosphère puisse se développer dans le paysage médiatique culturel comme un espace de communication entre vous, les artistes et les institutions. Scènes 2.0 sera un réseau, une toile de mots, de liens, d’images et d'émotions, pour que la création culturelle puisse participer aux défis du monde global. Belle utopie !

    C'était un message de Scene 2.0, sur internet, mis en scene et interprété par  Clochettes, Images de danse, Tadorne, Un soir ou un autre.

     

  • Les Jumelles: Copi A 4

    Ca flingue pire que chez Tarantino, et on a bientôt renoncé à comprendre qui flingue qui et pourquoi. Aucune importance d'ailleurs, avant tout une manière pour Copi (1939-1987), à force d'outrances et de répétitions, d'épuiser jusqu'à la trame et medium_les_quatre_jumelles.jpgjusqu'à l'absurde les mécanismes du policier d'action: dollars, revolver, mensonges, trahison, meurtres, cadavres, cavales, compte en suisse, lingots d'or et cocaïne à gogo. De même que l'auteur fou furieux a dépecé sans pitié d'autres genres "mineurs": boulevard, whodonit, space opéra... (voir nos quelques soirs Copi d'avant).

    Qui dit répétitions en crescendo signifie un sacré défi en terme de mise en scène. il faut varier pour ne pas lasser tout en restant cohérent. Un cas d'école. Ici c'est gagné, avec un juste peu d'effets de lumière et beaucoup d'idées et d'énergie. Et des voix étonnantes dés les premiers instants. Copi est peut-être l'un des auteurs les plus exigeants qui soit pour les acteurs qui s'y frottent, qui leur demande un engagement physique de danseur. Oserait on être impitoyable et demander à nos quatre jumellesde grimper encore un degré plus loin dans la folie? Mais elles se démènent déja très généreusement pour essayer de fuir de ce lieu plus clos que la scène- une cabane en Alaska-  et ne jamais y réussir. On n'échappe pas à ses crimes. Ne leur reste qu'à régler leurs comptes sanglants- Je te tue, tu me tues..-en famille(s). Comme toujours chez Copi, cela commence en blessures et finit en agonies. Heureusement loufoques.

    C'était Les Quatre Jumelles  -♥-de Copi, mis en scène par Pierre Pirol, avec  Justine Assaf, Daphné Barbin, Alexandra Cahen et Eléonor Weiss , au theo theatre, et ça continue jusqu'à fin mars.

    Guy

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  • Equus: mais qui a donc déshabillé Harry?

    Au moment des saluts une petite dizaine de teenager trés rousses, échappées à la surveillance de leurs parents avec cinquante £ en poche, bondissent sur leurs petits pieds pour applaudir et crier des bravos à leur jeune héros, vu ce soir de plus prêt que jamais revé. La femme de notre vie fait preuve de plus de retenue...

    medium_acdgequusaffiche.jpgSi on avait eu le choix, qu'aurait on pu voir d'autre ce soir, de l'autre coté de l'Eurostar, sur la scène londonienne? Sur la face visible, celle du West End, s'affichent en trés grand et clignotant: The Lion King, Stomp, The Little Shop of Horrors, Evita, Boeing-Boeing, Chicago, Porgy and Bess, Cabaret, Marry Poppins, Les Misérables, The Phantom of the Opera- quand même The Tempestde Shakespeare (avec Patrick Stewart, ressucité de X-men 3)-, The Glass Menagerie aussi, et Equus, par Peter Shaffer avec Daniel Radcliffe... Soit, à plus ou moins 70%, les mêmes "musicals" que ceux donnés en ce moment sur Broadway. Est ce à dire qu'il n'y aurait à voir (hors des perles si discretes que l'on a pas eu le temps de les trouver) que des blockbuster efficaces? 

    Pas si simple, car cet Equusressemble beaucoup à du théâtre contemporain. On pourrait imaginer de voir ça au Theâtre de la Ville ou à l'Odéon. Avec des codes familiers: de l'argument morbide- la confrontation entre un psy en crise et un ado qui vient de crever les yeux à 6 chevaux- aux choix scéniques trés noir et blanc-elliptiques, en finissant par le nu tragique. Du contemporain bien grisonnant quand même: Shaffer a écrit sa pièce il y a plus de 30 ans, et c'est John Napier, scénographe à la création en 1973 qui s'y colle à nouveau. Et coté visuel rien à redire, tout est beau à voir et surtout les masques des chevaux du titre, qui interprétés par des danseurs, s'animent magnifiquement. 

    Mais pour le reste, c'est un peu raide et statique. Lesté par un texte psychologisant lourd, du Tenesse Williams au ralenti: adolescence-perte de sens-Dieu-souffrance-psy angoissés- impuissance-et chevaux indomptables, mais on entend déja certains insinuer que quelques subtilités du texte anglais nous auraient échappées. Le jeune Daniel Radcliffe, jouant apre et révolté, se tire quand même la tête haute de quelques situations à risques. Mais évidemment, d'autres auraient fait aussi bien. Le remplaçant de Daniel Griffiths, titulaire du rôle principal, et ce soir làmedium_equus_bw1.2.jpg indisposé, se contente lui de lire le texte plus ou moins bien.

    Mais parlons du scandale, quand même. Pas que l'on(?) fasse jouer, à l'interprète de qui-vous-savez-au-cinema agé de 17 ans, une scène de nu, qui plus est une scène d'amour avec sa partenaire. C'était d'ailleurs spécifié dans les didascalies, et puis après tout il tenait à faire du théâtre.

    Non l'horrible vérité, c'est qu'il fume un clope sur scène.

    C'était Equus de Peter Shaffer, mis en scène par Thea Sharrock, mis en décors et costumes par John Napier, avec Daniel Radcliffe et sans Daniel Griffiths, au John Gielgud Theatre(London, UK)

    Guy

    Plus haut: affiche et photo de presse présenté sur le site Equus 

  • Les Ombres de Pinter

    La ravissante metteur en scène, toute fière de sa première création au T.N.O. nous avait quand même prevenu au guichet que ça ne serait pas gai du tout. C'était peu dire. Et vu la dureté de cette matière artistique, on ne pourra lui reprocher sa fierté.

    Autant entend-t-on encore dans "l'Amant'", du même Harold Pinter- (1930-) Nobel 2005-, une petite musique de vaudeville grinçant, autant ici, toute chair disparue, il ne reste du drame que le cassant des os.

    Et dans le cadre ici oppressant du T.N.O., trois spectres -mère, père, fils- qui se parlent, s'écrivent sans s'écouter ni se répondre. 3 monologues étranglés de rancoeurs, de bouffées d'angoisse, de regrets inutiles, d'amour qui s'assèche en haine, et de culpabilité infectieuse. Autour de situations non dites, que l'on ne pourra appréhender que par allusions douloureuses. Le père semble lui mort pour de bon, et parle peut-être juste son ombre, qui conclue avec une cruelle indifférence pour les vivants en évoquant ce qui ne sera jamais dit et qui de toute manière n'a plus d'importance. Avant de disparaître (à jamais)? Cet instant poignant porte en lui-même toute la pièce, qui meurt bientôt, peut être un peu trop résignée, trop respectueuse. Mais d'une terrible efficacité: ils resteront longtemps plongés dans de sombres méditations, ceux qui à la sortie n'iront pas tout de suite se pendre,

    C'était "Voix du sang (Family Voices)" d'Harold Pinter, mise en sçène par Elise Rouby, au T.N.O. dans le cadre du cycle (?) "Le coeur et l'esprit".

    Guy