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stéphanie aflalo

  • Mme Stéphanie et Docteur Aflalo

    Pour cette conférence performée, Stéphanie Aflalo s'est dédoublée: l'une sur scène , l'autre sur un écran de télé.  Est-ce le corps et l'esprit ? Un dédoublement de personnalité? Le cerveau gauche et le cerveau droit? La tête et les jambes? L'une ordonne, l'autre exécute, les deux philosophent, s'interrogent. Nous interrogent vers essentiel jusqu'à l'impossibilité, en passant chaque fois par la drôlerie. On en sortira joyeusement blindé d'incertitudes.  
    Dédoublement: l'auteure met l'actrice à l’épreuve, sans complaisance. Dans un rythme contre-intuitif. D'abord une attente qui s'étire- l'absence portée jusqu'à sa limite- puis le corps et la voix de la Stéphanie Aflalo physique sous la contrainte de rafales de consignes de son double cathodique. C'est alors que tout le talent fuse, juste, la force d'expression s'impose chaque fois instantannée.
    L'irréprochable rationalité du questionnement de l'une, suscite de l'autre de joyeuses réponses faites de créativité absurde, qui transcendent la rationalité. Et quand la philosophie a achevé son entreprise d'auto-destruction, sur un fond irréductible d'inquiétude, sortie de secours pour ne pas finir en cendres avec le chant et la musique. 
     

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    Création de Jusqu’à présent, personne n’a ouvert mon crâne pour voir s’il y avait un cerveau dedans de Stéphanie Aflalo ,vu le 25 octobre 2019 au Point Ephémère dans le cadre du festival Zoa.
    Zoa continue jusqu'au 30 octobre
     
    Guy
     
    image avec l'aimable autorisation de Zoa
  • Loretta Strong- variation

    Il y a des pièces dont jamais je ne me lasse, parce qu'objets étranges tels des météorites tombées de mondes inconnus, qui changent d’aspect lorsqu'on entreprend d'en faire le tour, énigmes sans solution. Irrésumables. Je me réjouis de chaque relecture tentée en mise en scène, de chaque tentative, escalade, déconstruction, restauration.... D'autant plus que je ne me réfère pour ma part, à aucun mètre étalon. J'ai deux de ces pièces en tête. Loretta Strong, de Copi, est l'une d'entre elle .
    Une fois rappelé qu'il s'agit d'un monologue échevelé, dans la bouche d'une astronaute en perdition (Qui m'évoque de plus en plus Barbarella, même époque), qu'il y a des vénusiens, des rats, etc.. je ne sais dire un pitch plus élaboré. Les repères implosent et la narration s'éclate sur les murs. Ce qui me plait: un texte absurde et jubilatoire, traversé d'éclats de désespoir, d'un mauvais gout sublime. Cette farce résonne dans mes oreilles comme le cri impuissant de l’inéducable désagrégation du corps.
    Ce soir ça commence fort, par très peu justement. A contre-courant. Par une habile résistance à la frénésie du texte, à laquelle beaucoup d'autres mises en scène cèdent d'emblée au risque de essouffler. Donc maintenant le silence. Très long. A son bureau, une femme contenue, habillée serrée, jupe et tailleur. Des gestes fonctionnaires. Enfin la voix, mais blanche, avec des annonnements qui retombent, gardent la panique à distance. Qui évitent l'engagement. Le visage, le corps, trahissent des signes avant-coureurs du déferlement, mais tout en nuances. 
    Évidemment, à un moment donné le barrage va céder, tout se dérégler. Mais là encore le travail du corps, de la voix crescendo, vont s'écarter du convenu. Inattendu, jubilatoire forcement.

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    Loretta Strong de Copi, mis en scène par Florian Pautasso avec Stéphanie Aflalo, vu Théâtre de l’étoile du Nord le 23 mars 2019, ce soir encore, dans le cadre de Copiright jusqu'au 30 mars.
     
    Guy 
     
    photo par Vinciane Lebrun-Verguethen avec l'aimable autorisation de la compagnie
  • Pas froid aux yeux

    Tirée à quatre épingles, on lui donnerait le bon Dieu sans confession... avant qu'elle ne déchaine toute la force de ce monologue frénétique et sacrilège, à classer triple X. L'affaire a commencé en douceur. Le phrasé de Stéphanie Aflalo est millimétré. Fausses hésitations et silences calculés qui sèment le trouble, petites ambiguïtés, légers abandons. Il faut cela: le texte de Georges Bataille est à contenir avant de le libérer, un torrent à canaliser pour en garder tout le débit. Et il arrivera un beau moment où la comédienne se laissera de tout son corps chavirer, portée par la violence érotique ainsi libérée. Maitrise de la distance dans le jeu, ce sera drôle aussi: tout le joyeux et le grotesque de ce récit obscène, et donc aveuglant, est mis à nu, par les excès mêmes de ses transgressions. Stefanie Aflalo remet du beau désordre dans Bataille.
     

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    Histoire de l'œil d'après Georges Bataille par Stéphanie Aflalo, vu à la Loge le vendredi 19 mai 2017.
     
    Guy
     
    photo (droits réservés) avec l'aimable autorisation de la Loge