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musiques

  • Duos

    L'enjeu évident de ce festival En Chair et en Son est de découvrir sur quel terrain se rencontrent danseurs de buto et musiciens contemporains. Durant cette session du samedi après midi, l'un des duos s'impose avec autorité. En progression dans l'intensité, le vétéran Masaki Iwana danse entre deux genres sexuels, grotesque et magnifique, s'approchant par sursauts de la rupture sans jamais l'atteindre. Les couches de sons posées par Michel Titin-Schnaider l'y accompagnent parfaitement en exacerbation, se font de plus en plus lancinantes pour muter vers percussions de métaux et piano virtuels.
    Mais aussi dans la collaboration entre la chorégraphe Laura Oriol et le compositeur Tomonari Higaki, je perçois quelque chose d'exemplaire. Tout est résonance et équilibre, sobriété. Les sons cristallins et économes convergent avec la retenue des gestes qui font écho, autour des vases d'eau pure au sol. La lumière qui baigne son visage est aussi contraste avec l'obscurité autour d'elle. Ses paupières tremblent, l'agitation est souterraine. Peu à voir. On devine. Ici est capturé dans cet équilibre, dans cette simplicité quelque chose d'essentiel dans la danse buto: le paradoxe d'un art qui semble moins se soucier de sa propre représentation que d'être la manifestation d'une intériorité.

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    la vie de ladyboy Ivan Ilitch de Masaki Iwana et Michel Titin Schnaider et La Plus lente, la plus que piano de Laura Oriol et Tomoari Higaki vus le 8 octobre 2016 dans le cadre du festival en Chair et en Son au Cube 
     
    Guy
     
    Photo par Jéremie Lortic avec l'aimable autorisation de Laura Oriol
  • Mais ça c'était avant

    Alors que le spectacle est rejoué au théâtre de la cité internationale à partir du 7 octobre 2014, je rediffuse cette note du 22 décembre 2012

    Dark Side of the Moon, je l’ai quant à moi découvert adolescent à la fin des seventies, à juste à quelques années de distance de sa création, pourtant c’était déjà de l’histoire ancienne. L’éruption punk avait dressé une barrière, ou le temps alors passait plus rapidement. J’écoutais l’album comme une pièce de musée, comme un disque de Stravinsky, ou de Duke Ellington, couches par couches. Beau et fascinant mais rien de vraiment vivant. Et depuis cela n’avait plus bougé.

    Pourquoi assister à cette recréation, aujourd’hui, au lieu de tranquillement réécouter le cd dans son fauteuil? Heureusement, et contrairement à ce que la feuille de salle laisse à penser, il ne s’agit pas d’un concert de tribute band. Comme il en existe des dizaines, qui imitent avec application Pink Floyd, Stones, Genesis et consorts, jusqu’aux light shows et costumes de scène, tournent sur les plages l’été, même jusqu’à l’Olympia. A l'instar de certains survivants de luxe, condamné à s’imiter eux-mêmes, notre époque ne sait pas trop quoi faire de ces icones qui n’étaient pas censées vieillir (pour faire mentir Pete Towshend et Roger Daltrey). Ceux des Beachs Boys qui ont échappé à la picole et au cancer se reforment cette année. Vainement, Brian Wilson ayant déjà enfin extrait Smile, ou son reflet, de ses souvenirs embrumés. Paul Mac Cartney, silhouette juvénile et toujours basse violon hoffner, enchaine concerts Beatles à la note près (mais il faut être juste et rappeler qu’il peut encore surprendre). Que faire de toute cette nostalgie, ces déferlantes sentimentales, ce mythe de la fontaine de jouvence? J’avoue pour ma part une faiblesse pour les époques que je n’ai pas connues, pour le voyage dans un passé qui n'est pas le mien. Comment résister à la tentation de la dernière chance: gouter à ce qui reste encore de vie dans les performances de ceux qui ont un jour changé ce qu’on imaginait pouvoir écouter? Mais les grands du jazz, sauf Sonny Rollins et une poignée, ont déjà succombé. Où a disparu la suite? Le problème est de craindre que le vocabulaire musical des genres populaires (Rock, jazz, pop, soul, etc...) ne se soit construit et figé au milieu des seventies. Ensuite, que des retours aux sources ou des voies sans issues. De plus jeunes que moi écriront l’histoire autrement. Mais faut-il s’habituer à voir se construire un répertoire de ces musiques populaires, dans une logique de la conservation ?

    En déjouant cette logique, d'une distance subtile, Thierry Balleste prouve qu’un projet peut en cacher un autre. A lire distraitement l’argumentaire, on s’attendrait à l’album joué à la note prêt. Rien n’est moins vrai. Second regard à la feuille de salle: il s’agit de plutôt de retrouver les sons d’origine, ceux que Pink Floyd une fois l’album achevé s'avérait incapable de reproduire sur scène. Réinventer les sons analogiques, avec orgue Hammond et cabine Leslie, caisse enregistreuse et réveils, vieux synthétiseurs: Moog, VSC3, et tous les moyens du bord. Le résultat n’est qu’un point de départ. Le pari est lieu réussi, de retrouver la force émotionnelle de l’album, celle des vocalises de the Great Gig in the Sky, cette tonalité tantôt lyrique, tantôt amère, avec tempêtes et accalmies. Formellement tous les morceaux de l’album sont bel et bien joués, avec les bruitages en directs. Mais la haute fidélité est heureusement détournée. Belle introduction blues à Money, saxophone qui brille par son absence, remplacé par la guitare ou la basse. Ironie: un vrai revenant des seventies, Klaus Blasquiz (chanteur historique de Magma) s’est éclipsé après les premiers concerts pour laisser sa place à un jeune. Surtout les variations electro-acoustiques interprétées par les deux joueurs de synthétiseurs prennent une nouvelle ampleur, avec une audace qui dépasse celle de l’original. Pour prendre les accents d’une vraie création. Derrière les silhouettes de Dave Gilmour, Richard Wright, Nick Mason et Roger Waters se cache celle de Pierre Henry. C’est la face cachée du projet. Sous le prétexte, sentimental ou commercial, de la commémoration, se révèle l’opportunité de créer une musique inédite, à la fois populaire et aventureuse. L’ambiguïté est perceptible dans la mise en scène: autour des 9 musiciens un encombrement scénique bien préparé, qui évoque plus le fouillis d’un studio que le dispositif spectaculaire d’un concert, avec une profusion d’instruments, claviers, et autres accessoires. Des écrans ne glorifient pas les musiciens mais soulignent l’étrangeté des instruments. Seul pur accessoire visuel, un magnétophone tourne à blanc pour réaliser un enregistrement fictif, mais la musique vie et meurt librement. Je demande à Thierry Balasse quelle autre reprise il aimerait réaliser sur scène: la Messe du temps présent.

    C'était La Face caché de la lune par Thierry Balasse au Théâtre de la cité internationale jusqu'à samedi.

    Guy

  • Hier

    Bilan ?

    …Anti-Bilan ?

    … Rapport d’activité ?

    Il est sans doute moins malaisé de commencer par les chiffres? 53 nouveaux spectacles chroniqués cette année 2012, juste au-dessus du seuil symbolique d’un par semaine. Impossible de nier que le rythme se ralentit depuis le début du blog (500 entrées entre mi-2006 et mi-2012). Pourquoi? J’écris lentement  depuis toujours, aujourd'hui plus lentement sans doute. La production au rythme actuel suffit sans doute pour justifier la continuité du blog, compte tenu de contraintes liées à ma vie professionnelle, familiale, personnelle… La lassitude vient parfois, jamais au point de me faire envisager d’arrêter. Tant qu’il y aura de l’étonnement et de l’émotion, et la sensation que l’écriture ensuite réordonne la perception…

    Ce chiffre ne correspond pas au nombre de posts publiés. Certains posts rassemblent plusieurs spectacles, mis en perspective dans le cadre d’un festival (Frasq) ou par choix personnel (Fauve et this is the end autour de la jeunesse). A l’inverse, il y a une bonne vingtaine de spectacles dont je n’ai pas parlé, presque autant de autant de regrets, quand ce n’était pas par manque d’intérêt, mais  par manque de temps ou difficulté dans l’approche.

    Aussi, j’ai rediffusé une dizaine de chroniques (La mort et l’extase, show funèbre à sept voix...) à l’occasion de reprises, encouragé par les remarques d’amis frustrés de ne jamais pouvoir voir des spectacles dont ils ne lisent souvent le compte rendu qu’après la fin des programmations (souvent courtes). Je me rends ainsi compte que je dispose d’un fond de textes, mais qu’en faire?

    L’une des vocations du blog était de découvrir de nouveaux artistes. Le rapport entre propositions d’artistes que je connaissais déjà, et d’artistes que j’ai découvert a été en 2012 de 60%/40%. J’ai dans les faits plutôt privilégié la fidélité au détriment du renouvèlement. J’ai vu cette année deux créations de de Thibaut Croisy, de Laurent Bazin, de Sandra Abouav, des artistes donc prolixes et assez bien programmés. Au moins sont-ils jeunes et émergeants. Il y a des artistes dont je suis les travaux avec passion sur la durée, voire des propositions dont j’ai  rendu compte plusieurs fois à différentes étapes  de la création (Le modèle d’Eléonore Didier, Sous ma peau de Maxence Rey). Les choix sont compliqués. L’offre est si abondante à Paris que je ne peux en embrasser qu’une fraction. Au-delà de mon plaisir et de ma passion, le désir d’être utile vis-à-vis d’artistes entre trop peu connus et de partager constitue un moteur. L’animation cet automne d’un atelier d’écriture en milieu carcéral a été pour moi une expérience forte et féconde.

    Si l’on parle de catégories…. Les choix se portent plutôt vers ce qui est considéré comme de la danse de danse, aussi du théâtre, un peu de cirque, des performances, des lectures, des concerts… en privilégiant des formes mixtes, surprenantes, incisives, qui transcendent les genres, à forte teneur en émotions, incarnées, avec de vrais sujets et utilisant de nouveaux modes narratifs. Les propositions de Viviana Moin (hélas absente cette année) répondent bien à cette définition. Seule contrainte définie dès le départ, ne parler que  ce qui peut être qualifié de spectacle vivant. Je suis tenté, paradoxalement de faire de plus fréquentes incursions dans des genres populaires (théâtre classiques, café-théâtre)… sans y parvenir pour le moment.

    Je me sens bien incapable de tirer un bilan artistique de l’année, ce pour plusieurs raisons. Mon regard sur chaque proposition est singulier, subjectif, et indissociable de circonstances particulières, n’existe que dans le cadre d’une relation à un moment donné avec des artistes. Et surtout, j’assiste qu’à 1% de ce que ce qui est proposé à voir, ne participent pas aux festivals (Avignon) ou saisons (Théâtre de le Ville) qui forment, même en négatif, l’opinion.

    Ma fréquentation se concentre sur certains lieux pour différentes raisons: une confiance en leur programmation, l’habitude d’y rencontrer des personnes avec qui j’au plaisir à échanger, et pour des raisons pratiques et financières tenant aux invitations. J’ai beaucoup fréquenté La Loge (8 fois), ce qui rend justice au développement de ce jeune lieu, sans délaisser des valeurs sures (Théâtre de Vanves et Artdanthé: 7 fois), Etoile du nord (5 fois), les lieux de résidence où se travaillent de jeunes  chorégraphes (Point Ephémère 6 fois à l’occasion des petites formes, Mains d’œuvres, Micadanses 3 fois). J’y vois beaucoup de Solo, duo, trio, des propositions sensibles et intimes, en rapports serrés avec les artistes, au détriment du spéculaire avant grand moyens décors et effectifs. Dans des lieux aux salles à taille humaines à l’exception de la villette (2), du nouveau théâtre de Montreuil (2), de la cité la cité internationale (3), le Rond point (1). Pour être complet, je suis aussi passé par Gennevilliers, Regard du cygne, le colombier, atelier Carolyn Carlson, le centre culturel suisse Ma fréquentation se concentre clairement sur quelques lieux, ce qui porte à réflexion. J'ai cependant assisté à 6 proposition dans des lieux inattendus: Salon de coiffure (Lionel hoche) appartements, lieux publics…

    L’écriture…Elle est toujours difficile à produire, mais me semble plus s’assagir, moins libre dans la forme que ce que je rêverai. Banalisation ou maitrise ? J’ai au moins le sentiment d’assumer ma position de spectateur concerné sans être érudit, ainsi que l’exposé de ma subjectivité, et d’adopter une juste posture entre bienveillance et lucidité.

    Fréquentation: Plusieurs milliers de visites uniques par mois me laissent à penser que je suis lu, ainsi que de nouvelles inscriptions à ma mailing list d’une grosse centaine d’abonnés. Peu de commentaires sont laissés, mais les « j’aime « sur facebook, témoignent de lectures actives plutôt de de visites fortuites. Certains échanges me confirment mon rôle de prescripteur même vis-à-vis de professionnels.

     Vos suggestions?

     Bonne année

    Guy

  • Magma hors du temps

    Je ne regrette pas cette première partie de soirée au Forum du Blanc Mesnil avec David Playe, qui installe en octet des paysages sonores lents, entêtants, saturés. Une synthèse, sans fausses notes ni incohérences, de jazz rock, de progressif, électronique, chants de dandys décadents, free jazz, fusion, métal... Ce qui situe très exactement la différence de nature entre ce projet et l'expérience que je vis ensuite: la musique de Magma en effet ne ressemble à rien d'autre qu’à elle-même.

    Magma.jpg

    J'attends ce moment depuis près de trente ans. Trop jeune pour avoir connu l'époque des grandes éruptions du milieu des 70's. Assez vieux pour un rendez vous manqué au début des années 80, lorsque que le groupe se recherchait lui-même en des territoires esthétiques où je ne le suivais plus.... Mais survivaient les éclats discographiques. Dont la fureur, la révolte et l’audace m'avaient laissé incrédule, bouleversé. Surtout cette absence de recherche de connivence avec l'auditeur, cette immédiateté dans l’impact émotionnel, en même temps cette radicalité qui contre toute attente transcendait la naïveté. Je réécoutais inlassablement ces cris incroyables, pour en comprendre les énigmes, et savoir à quel degré accepter cette mythologie. En vain, sur de fausses pistes. Je comprenais enfin que c’était cette sidération, indépassable, qui était elle-même source de jouissance. Depuis le volcan s'était endormi. Il s’est réveillé il y a 10 ans. Les musiciens ne sont plus les mêmes et Christian Vander- pour ceux qui l'ignoreraient: le créateur, leader, compositeur, batteur et chanteur de Magma- ressemble à un homme de son âge, et tout cela n'a aucune d'importance. Il ne s’agit ici pas de nostalgie, de revival. Cette musique existe au-delà du temps. Hors des modes et contingences. Colère et beauté toujours présentes. Mais le temps a fait sans doute qu’en l’espèce tout s'est épuré, qui ne serait pas musique, vers des aperçus d'absolu. Plus besoin de costumes extravagants- juste le sigle et de sobres et sombres vêtements. Pour toute mise en scène, la violence des lumières. Renoncées les tentations de "traduire" les paroles des chants en Kobaïen, de comprendre au delà de l'émotion. Finis les discours, et les provocations. Le mythe est installé, juste dissipés ses aspects les plus puérils, il reste l'ambition et le projet. Rien que la musique donc, mais dont les enregistrements ne peuvent jamais restituer qu'un écho. Il faut vivre l'expérience du déferlement de cette musique au moment même où elle se crée, où elle se manifeste. Voir alors les musiciens emportés dans un même mouvement, comme s'ils ne formaient qu'un seul corps traversé par quelque chose de plus important qu'eux. Ni soli, ni compromis, ni enjolivement. Hors de propos ici de mettre en valeur quelque individualité, les prouesses de tel ou tel instrumentiste, le leader y compris. No jazz. La virtuosité ici se fait humble. Les formules rythmiques sont proprement ahurissantes, mais cet exploit est collectif. L’épurement œuvre au cœur de la musique même. Les thèmes se concentrent à l'essentiel, s’étendent mais s’approfondissent en redondances, unissons et répétitions. Les variations se succédant imperceptibles, jusqu'à l'hypnose ou l'abandon. Jusqu’au franchissement de ce point où il parait impossible que la course de cette masse sonore ne puisse jamais s'interrompre. Une seconde pèse une heure, et inversement. Les constructions fractales se précipitent: des accélérations inhumaines qui me laissent bouche bée. Les instruments incarnent l'équilibre dynamique et  précaire des forces élémentaires, dans les extrêmes du grave et l'aigue. Voix et cymbales aériennes, basse qui gronde monstrueuse et terrienne, infatigable soutien rythmique et harmonique des claviers. Le vibraphone, aquatique, laisse suspendu des interrogations, des mystères. Le feu porte l’ensemble à blanc. Tout à la fois la batterie scande les chants, et d'éclats et roulements de caisse claire tente de casser le temps, comme, pour juste quelques fractions de secondes, révéler des reflets d'éternité. Ce suspend impossible, vers le temps zéro, se dérobe sans cesse. Spectateur, témoin de cette recherche utopique de l'accord parfait, je ne peux que m'abandonner à cette cérémonie, cette expérience presque mystique, sinon juger le tout ridicule et renoncer. La posture de Magma par rapport à son public, quoi que respectueuse- il n’est plus question d’exterminer les spectateurs, comme le suggérait autrefois une pochette de disque…-, reste singulière et intransigeante. La relation exigeante. En deux heures de concert, naissent, vivent et meurent trois morceaux seulement, dont deux inédits. Le second, aux accents folkloriques entre musiques celtes ou de l'Europe de l'Est  si l'on tient absolument à lui rechercher des ascendances, surprend par sa fraîcheur, et sa légèreté. Enfin la suite EMEHNTEHTT-RE, exhumée ou ré-agencée de sections déjà créées par le groupe au cours des années, et objet du dernier cd. Sans que cette démarche ne puissent être suspectée de commerciale ou d'opportuniste: le fan qui viendrait au Forum ce soir pour s’entendre servir des morceaux-relativement-plus populaires : Kobaïa, Mekanïk Dëstucktïw Kommandöh en serait pour ses frais. L’entreprise consiste plutôt à revenir sur cette œuvre inachevée, sans se soucier de l'historicité, pour l'amener vers une forme supérieure. Au cœur de cette pièce: HHaï m’emporte. C'est, je crois, la plus belle et incroyable chose offerte par Magma. Les parties instrumentales déferlent en un torrent irrépressible, le chant de Christian Vander concentre en sa voix toute l'ampleur et les contrastes de sa musique démesurée, dans ses gestes les manifestations de la transe transcendent le fait qu'il vienne se mettre au premier plan. En médium, simplement. L'histoire ne peut que finir tragiquement, par une lancinante répétition d’accords  sur coups de cymbales, une oraison funèbre, une descente au tombeau, pas de rappel ni résurrection. Cette musique pourrait représenter à l’instant précis de la mort l’écoulement de toute la vie. Maintenant il fait nuit.

    Guy

    C’était Magma, avec Christian Vander (Batterie, chant), Stella Vander, Isabelle Feuillebois et Hervé Aknin (chant), Bruno Ruder (piano Fender Rhodes), Philippe Bussonnet (basse), James Mac Gaw (guitare), Benoît Alziary (Vibraphone, claviers) au Forum du Blanc Mesnil , le 12 juin 2010.

     Magma joue du 23 au 26 juin, au Triton (Les lilas)