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  • A court de forme 1.4: le prince psycho.

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    Donc 20 minutes, c'est court, c'est trés court. Surtout pour jouer Hamlet. Mais la proposition dure assez de temps pour rendre fou à lier le rôle titre. A moins qu'il ne s'agisse d'Hamlet déliré par un fou. En tous cas, c'est franchement orientée burlesque et à troix voix: Hamlet hyper-actif, Ophélie en apnée et le dernier comedien pour tous les personnages qui restent. Contre tout attente, l'intrigue survit à ce traitement accéléré, et de même-plus suprenant encore, quelques éclats de gravité. Dans le royaume du Danemark- ce soir en graf au mur- il reste toujours quelque chose de pourri. Surtout on rit.

    Et rendez vous mardi, pour la seconde semaine.

    C'était HAMLET (fragments), librement inspiré de la tragédie de Shakespeare, mise en scène et adaptation Vincent Brunol / avec Nicolas Fustier, Elise Lahouassa et Mathias Robinet / lumière Elise Lahouassa.  A L'étoile du Nord, avec A court de Forme.

    Guy

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    photo de Nicolas Grandi avec l'aimable autorisation du théatre de L'étoile du Nord

  • A court de forme 1.3: A quoi bon?

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    Puis, en troisièmement, on s'engage dans le théâtre politique. Enfin on essaie de s'engager. Qui aime le théâtre politique? Et pour quoi y trouver? Est ce jamais pour se remette en question, ou n'est ce que pour se conforter dans ses convictions? On peut se sentir embarrassé par l'exercice, non pas car on serait opposé à ses intentions. Mais justement parce qu'on souscrirait avec trop de facilité à ses présupposés. Ce théâtre peut lasser en ce qu'il a de trop consensuel, de démonstratif, de sous-titré. Qui peut ne pas détester ce personnage détestable? Une brute raciste, nationaliste, sexiste... On a juste le choix entre l'aversion et la pitié: c'est déjà ça. Mais dans quel contexte ce texte est-il né? Pour autant c'est l'interprétation qui l'emporte, subtile dans l‘épaisseur, sourde et butée, un jeu contenu et furieux. Encrassé dans e quotidien. Avec une mise en scène d'une parfaite sobriété et progression. Rien à dire.

    La bêtise en marche fait réagir la salle par rires sporadiques. On peut s'en étonner. Des rires nerveux? 

    C'était A(II)Rh+,de Nicoleta Esinencu, traduction Mirella Patureau, mise en scène Michèle Harfaut / avec Miglen Mirtchev / scénographie Loraine Djidi / lumière Julien Kosellek. A l'Etoile du Nord, avec A court de Forme.

    Guy

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    photo de Nicolas Grandi avec l'aimable autorisation du théatre de l'Etoile du Nord

  • A court de forme 1-2: Lavage en court

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    De temps à autre, il faut renverser le théâtre, le mettre à bas, le mettre à mort, irrespectueusement. Cela lui fait beaucoup de bien. A nous aussi. Tant que l'agonie est courte, les coups portés là où il faut. A l'assaut, ils montent, une bonne douzaine, en commando, sur la scène: acteurs, aides, spectateurs, on ne sait plus très bien. Les uns pour massacrer des foules d'artefacts bourrés de celluloïd, les autres pour vociférer textes antiques, corn flakes en bouche, hybris en accéléré, gestes tragiques et outrés. L'outrage est vite expédié, mais le meilleur reste à venir quand il faut faire disparaître du plateau les traces du saccage qui y a été perpétré. Le nettoyage de la scène prend valeur d'un spectacle en soit: grandiose, inexorable et muet. On dirait du Romeo Castelluci, mannequins compris. En infiniment plus drôle, évidemment.

    C'était AKUN,regroupement de textes autour de la mort dans le théâtre antique, création de Quentin Delorme et Amélie Gouzon / avec Julie Audrain, Gorka Berden, Luc Martin, Elise Pradinas, Laure Espinat, Florent Dorin, Philippe Renault, Étienne Rousseau. A l'Etoile du Nord, avec A court de Forme.

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    Guy

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    photos de Nicolas Grandi avec l'aimable autorisation du théatre de l'Etoile du Nord

  • A court de forme 1-1 : Qui a peur de Sylvia Plath ?

    A Court de Forme: c'est lancé, avec 4 essais cette semaine, en enchaînement ponctué par les complaintes post-réalistes du moony band....

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    Pour jouer le jeu, c'est en moins de vingt lignes qu'il faut rendre compte de la première de ces propositions de 20 minutes. Le temps juste que la pièce capte et fruste, et bien peu pour raconter la vie-même courte- d'un poète...Qui connaît Sylvia Plath? Donc pas de temps à perdre, pas de décor superflu. Le personnage, femme encore-est elle déja poétesse-, attaque le spectateur d'emblée à voix brute et d'un regard intense, d'abord se cherche. Pour le reste: juste un pardessus qui évoque le père perdu. La mère est présente, attentive et inaccessible. On en vient vite à la colère et la souffrance, passé un moment de répit amoureux, déjà condamné, d'une sensualité elliptique. Avant scène de ménage et tromperies. La révélation de la poésie nous est faite sur le tard: alors l'actrice danse les mots de Plath avec justesse. On est au coeur du sujet et du texte, fasciné, en conclusion d'un exposé qui reste sobre et direct. La douleur est placée en exergue mais le pathos est évité. Pour autant, ne peut y avoir que des poètes maudits? Et c'est déjà fini, un désir est né.

    C'était Une Ombre familière d'après l'œuvre de Sylvia Plath, mise en scène Suzanne Marrot / avec Raphaël Bascoul-Gauthier, Sylvie Feit, Sarah Siré/ lumière : Anne Vaglio. A l'Etoile du Nord, avec A court de Forme.

    Guy

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    photo de Nicolas Grandi avec l'aimable autorisation du théatre de l'Etoile du Nord

  • UBL: sous vos applaudissements!

    Ubl ose. Et pose des questions, qui ouvrent, béantes, troublent. En sautant sans précautions aux conclusions: saluts, applaudissements. Le grand moment de rencontre, l'offrande obligée, le pic d'émotion. Sauf qu'ici hors contexte. Evidé du contenu: sans rien avant.

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    Alors, que valent ces gestes encore? Les causes de la relation perdues, le phénomène nu, que voit-on ? Il y a t il encore une rencontre? Est ce nous- les spectateurs- projetés en image de synthèse, reduits aux postures, aux gestes mécaniques des applaudissements. Est-ce eux les artistes, qui n'offrent plus qu'eux-même? Reduits aux seuls saluts, à leur soif de reconnaissance, éperdue. Ivres de cette émotion et fragiles à se briser. La situation se décline, jouée, dansée, en nuances, du factice au paroxysme. Compris les efforts attendus du chauffeur du salle aux accroches éculées, là une demonstration d'une triste normalité. Tout s'emballe sans complaisances jusqu'au vacarme qui assourdit le sens. La répétition accélérée jusqu'à l'épuisement, l'artiste s'affaisse. Que reste-t-il, de ce qui se passe entre nous et eux ? Nous sommes déchargés de la mission d'applaudir nous mêmes les artistes tournés vers d'autres publics aux quatre coins de la scène. Nous considérons ces publics virtuels, renvoyés à une reflexion sur notre propre fonction de spectateurs. Sans réponses proposées: il n'y a d'autres commentaires que ceux dans les gestes et les mots de circonstances. Avec ironie et connivence. La performance est réduite jusqu'à l'os. Décapée, le resultat est décapant. Avec un goût amer, provoquant. Salutaire?

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    C'était Klap ! Klap ! de Christian Ubl, avec Fabrice Cattalono, Marion Mangin, Christian Ubl. Texte, scénario, et film de François Tessier, musique de Fabrice Cattalano. A Micadances, avec Faits d'hivers.

    Guy 

    Photos par Matthieu Barret avec l'aimable autorisation de la compagnie Cube.

    A lire: le tardorne, avec lequel cette piece entretient une relation particulière...

  • Carlotta Ikeda: trop

    Les images font profusion en un défilé grotesque. Bariolées et somptueuses, monstrueuses.

     

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    En une débauche d'extravagances baroques, qui se succédent à la manière de numéros de cabaret: humanités caricaturées qui s'agitent à terre, excroissances sophistiqués, féminités débordantes, sumos à mamelles, fleurs animales et sensualités vénéneuses, troupeau de poules reniflantes et enervées, jeunesses nippones essouflées ou danseuses de french cancan encanaillées....C'est virtuose, mordant et drôle, d'une approche singulière, ebouriffant, et trop. Il suffit que Carlotta Ikeda revienne, quelques minutes, seule en toile kaki, pour faire beaucoup avec peu. Pour évoquer le comos avec un simple ballon. Magnifique. Puis ne laisse que des regrets. La suite sature, le trop plein accouche de la vacuité. 

    Deux troupes issues du mouvement Buto remplissent encore les salles en France: Sankai Juku  d'Ushio Amagatsu et Ariadone de Carlotta Ikeda Dirigées par deux chorégraphes de la même génération, la première des deux compagnies étant exclusivement masculine, la seconde exclusivement féminine. Mais Ariadone semble s'orienter vers la théatralité et le grotesque, Sankai Juku se concentrant en une danse empreinte de mysticisme. Les deux tendances agitent depuis le début le mouvement buto, et cette ambivalence s'affiche dans le titre de cette piece: Uchuu (univers en japonais) Cabaret. Mais ce soir la balance penche trop lourdement du coté du second terme.

    C'était donc Uchuu-Cabaret de Carlotta Ikeda , au théatre Silvia Monfort, avec le festival faits d'hiver.

    Guy

    photo par "Lot" avec l'aimable autorisation de Faits d'Hiver

    Lire aussi: Paris Art

  • Le Retour du Court

      

    Flash-back: quand on s'est hasardé à ce blog, c'était il y a près de 3 ans, et en écrivant un tout premier billet à propos du festival A court de forme, millésisme 2006, à l'Etoile du Nord- qu'on aura l'indulgence d'oublier (le billet, pas le festival).

     

    On y a pris goût et on est revenu en 2008, ici et là. Captivé ou réticent, attiré ou opposé, mais toujours surpris et intéressé.... Ces courts remuent.

    Tout naturellement on y revient cette année, comme à un anniversaire.

     

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    Nouveauté 2009: avec l'aide de l'Etoile du Nord on recueille sur un Soir Ou Un Autre les réactions des spectateurs: réagissez nombreux!

     

    Pour ceux qui n'auraient la moindre idée de ce qu'est A Court de Forme, on a prié l'organisateur,  Julien Kosselek (compagnie Estrarre), de s'expliquer. En forme de reponses courtes, evidemment.

     

    Pourquoi des formes courtes?

     « 20 mn » est un format plein de possibles. et plein de pièges.

     

    Pourquoi ce festival?

    pour travailler ensemble, mais en toute indépendance. pour découvrir et faire découvrir au public sur un temps court, mais dense. enfin j’espère.

     

    Qu'elles sont les troupes?

    Il y a des groupes formés depuis quelques temps, des groupes formés autour du projet A Court de Forme.

     

    Qui les choisit?

    Je choisis les metteurs en scène et eux choisissent le reste.

     

    Il y a t il des auteurs vivants?

    Des auteurs de textes comme Esinencu, Siméon, Durif, et puis les auteurs du plateau, metteurs en scène, acteurs… ils écrivent quelque chose aussi.

     

    Il y a t il des auteurs morts?

    Quelques uns sans importance : Shakespeare, Ovide, Césaire…

     

    Mots relevés dans le programme: "mort" (5 fois)"folie"(2 fois), "obsédé", "monstrueux" , "chaotique", "dévoré", "colère"...Pourquoi?

    J’aime les gens en colère, l’étant moi-même beaucoup. mais dans le programme, il y a aussi amour, énergie, joyeux, travail, chanson ; c'est-à-dire la même chose dit autrement. il me semble que tous ces mots sont de possibles point de départ de l’art.

     

    Combien de temps dure la version d'Hamlet?

    C’est 20 minutes maximum pour tout le monde. même pour monsieur shakespeare.

     

    Quoi de neuf depuis 2008?

    Le menu est plus varié et plus conséquent. plus de formes courtes, et beaucoup plus de choses à 19 heures.

     

    Pourquoi à l'Etoile du Nord ?

     « Estrarre » y est en résidence. et s’y sent très bien.

     

    Pourquoi venir?

    La curiosité amène les spectateurs. curiosité pour cet ensemble très hétéroclite, et curiosité pour chaque proposition.

     

    Formes courtes = théâtre au rabais ?

    10 euros la soirée, 20 euros l’entrée illimitée au festival, c'est-à-dire 1 euro la proposition. nous ne pouvons pas faire mieux.

     

    Va-t-on rire?

    Plus que d’habitude il me semble. les artistes sont de plus en plus cruels, vous savez…

     

    Va-t-on pleurer?

    Ce n’est pas la même question ?

     

    Tout est il prêt?

    non, rien du tout. on ne sera prêt qu’avec vous, avant on ne fait que vous attendre.

     

    Tout est il inédit ?

    quasi. à part une forme courte et « der lauf der dinge », qui s’est joué il y a dix ans. donc je pense qu’ils vont changer quelques trucs quand même…

     

    Quoi ne pas manquer?

    moi je le sais, mais je ne vous le dirai pas.

     

    Et après?

    le festival « ON n’arrête pas le théâtre » en juillet. et toutes les autres compagnies ont des actualités.

     

    A quoi sert le théâtre?

    je cherche, je cherche.

     

    N'oublions pas le programme:

     

    du 27 au 31 janvier à 20 heures 30


    HAMLET (fragments)

    Librement inspiré de la tragédie de Shakespeare
    mise en scène et adaptation Vincent Brunol / avec Nicolas Fustier, Elise Lahouassa et Mathias Robinet / lumière Elise Lahouassa

    A(II)Rh+
    de Nicoleta Esinencu
    traduction Mirella Patureau
    mise en scène Michèle Harfaut / avec Miglen Mirtchev / scénographie Loraine Djidi / lumière Julien Kosellek

    AKUN
    Regroupement de textes autour de la mort dans le théâtre antique
    création de Quentin Delorme et Amélie Gouzon / avec Julie Audrain, Gorka Berden, Luc Martin, Elise Pradinas, Laure Espinat, Florent Dorin, Philippe Renault, Étienne Rousseau

    Une Ombre Familière
    d'après l'œuvre de Sylvia Plath
    mise en scène Suzanne Marrot / avec Raphaël Bascoul-Gauthier, Sylvie Feit, Sarah Siré / lumière : Anne Vaglio

    le 29 janvier à 19 heures projection Good Morning, Mankind
    un film de Luc Martin / avec Nicolas Grandi, Gorka Berden, Julie Audrain, Slimane Yefsah

    le 30 janvier à 19 heures concert Folk the World.
    le 31 janvier à 19 heures concert Zaza Fournier

    du 3 au 7 février à 20 heures 30

    Cannibalisme tenace
    auteurs Aimé Césaire, The Coasters, Henri Varna ...
    mise en scène Sandrine Lanno / avec Mélanie Menu / collaboration artistique Isabelle Mateu et Nathalie Savary / lumière Xavier Hollebecq

    Le mage aux fiats 500
    de Christian Siméon
    mise en scène Jean Macqueron / avec Christophe Garcia, Thomas Matalou

    Un presque rien
    création à partir de textes d’Ovide
    mise en scène Elise Lahouassa / avec Vincent Brunol, Coraline Chambet, SophieMourousi et Serge Ryschenkow

    le 5 février à 19 heures
    l'espace du dedans
    d'après Henri Michaux.
    Mise en scène et jeu: Raouf Raïs / avec la participation de Stéphane Auvray Nauroy, Elisa Benslimane, Eugène Durif, Ava Hervier et Eram Sobhani / costumes Patrick Cavalié / création lumière, photo et vidéo Ludovic Bourgeois et Guillaume Parra.

    le 6 février à 19 heures lecture
    Les Charmilles et les Morts
    de Jean-Michel Rabeux par Cédric Orain

    le 7 février à 19 heures concert Moony Band

    du 10 au 14 février à 20 heures 30

    Ce qui peut coûter la tête à quelqu’un
    conception et mise en scène Stéphane Auvray-Nauroy / avec Aurélia Arto et Julien Kosellek / assistant à la mise en scène Sébastien Siroux / création son Samuel Mazzotti / lumière Xavier Hollebecq / création vidéo Anne-Bénédicte Girot

    La brûlure du regard
    ciné-performance
    texte Eugène Durif / mise en scène Karelle Prugnaud / film Tito Gonzalez et Karelle Prugnaud / musique Tito Gonzalez et Bob X / costumes Pierre-André Weitz et Nina Benslimane / avec Elisa Benslimane, Cécile Chatignoux, Anna Gorensztejn, Mélanie Menu, Karelle Prugnaud

    Memento Mori (Vanité 1)

    conception et mise en scène : Guillaume Clayssen / avec : Aurélia Arto, Frederik Hufnagel, Mélanie Menu / assistante à la mise en scène : Marie Delaître / maquillage : Isabelle Vernus / scénographie et costumes : Delphine Brouard / lumière : Elsa Revol

    Paroles affolées
    mise en scene SophieMourousi / avec Mathilde Lecarpentier et Julien Varin
    les 12, 13 et 14 février à 19 heures

    Der Lauf der Dinge
    création de Xavier Hollebecq / avec Christophe Sauger

    pendant toute la durée d’A Court de Forme exposition du travail de Anne-Bénédicte Girot

    information et réservation 01 42 26 47 47

    tarif unique : 10 € évènement de 19 heures + spectacle de 20h30

    pass : 20 € accès illimité à l’ensemble d’A Court de Forme

     + d’infos sur www.etoiledunord-theatre.com et sur www.estrarre.fr,

    Donc à mardi!

    Guy

     

  • Looking for Paco: episode 7

    Looking for Paco: episode 7

    Regards sur la création de « Fresque, femmes regardant à gauche » par Paco Dècina et la compagnie Post-Retroguardia.

    Episode 7: Suite et fin...

    J-0, ou J moins quelques heures, Fresque se construit encore, jusqu'aux derniers instants. Dans un même mouvement précipité, mais inverse, ce journal se déstructure, aujourd'hui réduit à quelques notes décousues, dans l'urgence. Après il ne sera plus temps, ce récit n'aura plus lieu d'être dès ce soir à 20H30, quand débutera la première de la pièce. De toute évidence, ce journal de création n'aura rendu compte en rien de ce que sera bientôt Fresque dans le regard du le spectateur. Il aura juste permis de témoigner de choses vues avant. Ce soir c'est une autre histoire qui commence, que d'autres raconteront. Il y aura beaucoup de journalistes qui écriront des articles, sans doute enthousiastes comme pour les précédentes créations de Paco, on lira les réactions de Pascal, de Miss knife, qui ont prévu de venir, ... et les spectateurs discuteront!

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    Le travail se poursuit, depuis deux semaines, le samedi et dimanche compris. Paco et l'équipe, qui sont en résidence au T.C.I., disposent pour répéter de la salle dite la Galerie, où sera présentée la pièce. Un filage photo a lieu ce vendredi soir, et une générale dimanche. Cinq, six photographes sont installés au deux premiers rangs avec trépieds, appareils, objectifs énormes et interchangeables. Les cliquetis résonnent sans répit dans le noir. Je demande à la fin à Laurent Pailler combien de clichés environ il a pris... il me répond en espace mémoire.

    Il me faut un peu de temps pour identifier quelque chose de singulier: c'est que même à trois jours de l'échéance, on ne perçoit ici toujours ni énervement ni affolement. De la concentration, de la fatigue évidemment. Paco sort fumer plus souvent, mais son ton reste le même. Les danseurs souffrent en silence (Peut-être un peu plus que les autres: Jesus, qui répète chaque matin sa propre pièce, présentée à Ardanthé mercredi). Juste avant le filage tous les sept se referment en cercle ensemble, comme pour se réconforter en un énorme câlin. Puis le travail continue, encore. Sans interrompre le filage, Paco continue à donner des directives à voix haute, une fois celui ci fini Jesus essaye un nouveau costume, Frédéric modifie la musique, et ainsi de suite...

     

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    Je regarde le filage sans réussir à le voir vraiment, saturé des impressions des répétitions d'avant. Souvenirs que je ne parviens plus vraiment à remettre en place. En particulier, je n'en reviens pas de cette séquence qui semble se dérouler dans des thermes antiques, c'est Silvère qui me rappellera que je l'ai déjà vue répéter, par les seuls danseurs, en décembre. Je crois par instant percevoir la cohérence du tout, telle qu'elle était pensée bien avant que je ne vienne regarder les répétitions. Mais que seul un travail quotidien a amené jusqu'à cette forme, travail dont j'ai un peu été témoin. Video, lumières et musique lient la danse en un rêve éveillé, plein de mystères, d'émotions et d'absences. Mais je suis le dernier maintenant à pouvoir parler de ce qui apparaît, à la fois moderne et intemporel. Je saisis juste des brides de beauté, et j'envie ceux dont l'oeil sera vierge, lundi. J'y serais aussi. En attendant j'essaie de tout oublier, pour revenir neuf. 

    Ce journal est fini, dans quelques heures commence Fresque.

     Guy Degeorges

     Photo de Jerôme Delatour, les autres sont sur Images de danse.

     

    Un énorme merci à Paco Dècina et à toute la compagnie(1): Orin, Vincent, Chloé, Sylvère, Noriko, Jesus, Takashi, Frédéric, Laurent, Serge, et Catherine, pour leur gentillesse, leur transparence et leur disponibité durant ce projet. Merci à Marion et au T.C.I., et bien sur à Jérome , ainsi qu'à tous mes amis spect-acteurs pour leur aide et leurs encouragements.

     

     

    lire le prologue, l'épisode 1, l'épisode 2, l'épisode 3, l'épisode 4, l'épisode 5, l'épisode 6,  les bonus...

     

    P.S. Et spécialement pour les lecteurs de ce journal, et les admirateurs des photos de Jérome, le T.C.I. propose d'assister, pour un tarif à 8€50 (1) à la représentation de Fresque du 26 janvier, qui sera suivie d'une rencontre avec Paco Décina, et l'équipe artistique.

    Reservations au théatre 01 43 13 50 50, mot de passe "Blog". 

     

    (1) et bravo à Fréderique Chaveaux (images video) et Cathy Carnier (costumes) que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer.

  • In-Contro d'Erika Zueneli: Duel et gestes

    Mère et fille ? Sœurs ? Amies ? Amantes ? Quoiqu’il en soit, assises en chien de faïence, et bien des comptes à régler, de toute évidence. Campés des deux cotés de la table, les regards d’abord s’affrontent, couteaux dans les yeux.

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    En silence la tension glisse vers la danse, encore retenue, vite en vivacité. Les deux elles ne vont pas abattre toutes leurs cartes d’emblée. Les visages restent impassibles et les bouches closes, les corps dialoguent et s’affrontent à coups de messages connivents. Avec des gestes articulés autour de la table et des deux chaises, pour qu'elles en glissent parfois, s’en éloignent souvent, toujours pour y revenir, comme pour se disputer le seul territoire qui soit synonyme de pouvoir. Les victoires sont précaires et les situations s’inversent, le duo passe en revue toute la gamme de la relation, en complémentarité ou domination, positions up et down, escalades et dérobades, élans ou indifférence, réconciliations et coups fourrés, dépendance ou affectivité étouffante, abandon ou regrets, tendresse ou cruauté. Sans que rien ne soit appuyé, tout en subtilité et tout en gestes, sans un mot ou presque.

     

    C’est acide et drôle, c’est surprenant, c'est stimulant, c’est créatif, c’est de la danse contemporaine. 

     

    C’était In-Contro d’  Erika Zueneli, avec Erika Zueneli et Kataline Patkai, au théâtre de l'étoile du nord, avec le festival Faits d’Hiver.

     

    Guy

     

    Photo par Vincent Jeannot, avec l'aimable autorisation d'Erika Zueneli

     

    P.S. : le même soir, autour d'une autre table, il y avait Solides Lisboa

  • Looking for Paco: episode 6

    Regards sur la création de « Fresque, femmes regardant à gauche » par Paco Dècina et la compagnie Post-Retroguardia.

     

    Episode 6: A la seconde prés... 

     

     

    « Combien ? Bon, tu en mets 8 secondes de plus...non plutôt 10 secondes ! » Surprise: c’est bien Paco qui parle chiffres, avec une précision insoupçonnée, son horloge interne mise au diapason de mesures objectives du temps. On est très loin de ce que je voyais lors des répétitions au studio Blanca Li: mouvements et exclamations, zéro papier. Ces deux semaines, les dernières avant la première de Fresque, sont consacrées à faire coïncider la danse avec les créations de Laurent Scheegans à la lumière, Serge Meyer à la scénographie vidéo, Frédéric Malle à la musique.

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    Tous trois manipulent leurs consoles aux dizaines de boutons et curseurs lumineux, pianotent sur leurs ordinateurs portables, toutes ces machines peu sensibles à la poésie et l’intuition. Ils leur traduisent donc, en langage numérique, les intentions de Paco. Programment, collent, synchronisent, rallongent, raccourcissent, diluent, interrompent, soulignent, truquent, règlent, à la seconde prêt. A la main crayons et papier. Dans l’obscurité de la salle Frédéric porte au front une lumière, comme un mineur de fond. Ils répètent avec les interprêtes, et il semble toujours y avoir pour l’œil et l’oreille de Paco quelques secondes de décalage entre danse, et la lumière ou la musique. Quelques secondes qui font qu’il faut commencer. Paco frappe dans les mains et, avec une gentillesse obstinée, fait reprendre tout le monde du début. Chaque fois donc tous recommencent, modifient leurs réglages in extremis avant de recommencer la séquence, avec une patience tout autant inentamée.

     

    Et essaient de repousser les limites de la technique. Vincent danse avec une belle ombre blanche, un effet mis au point par Serge, grâce à un logiciel créé tout exprès…pour suivre une seule silhouette. Inévitablement, Paco tente de détourner le système jusqu’à l’accident créatif. Il envoie cinq danseurs bouger ensemble dans le champ des capteurs, histoire de voir ce qu’il en sort…L’ombre peine à suivre, le logiciel proteste en laissant l'image trembler. La lumière, la vidéo, la musique, me semblent ce soir omniprésentes. Habitué que je suis maintenant à voir les danseurs répéter seuls, sans filtres ni effets. Il y a au mur et au sol les reflets de l'eau dans la lune, et non l'inverse. On entend ce que Paco appelle le « do-do »: une respiration qui n’est d’autre, renseignements pris, que celle de l’un de ses enfants endormi. Catherine Montaldi me raconte qu’un jour Frédéric serait sorti avec magnétophone et micro « pour enregistrer le silence ». Frederic me confirme toute la liberté qu’il a eu, à l’instar des danseurs, pour intégrer ses idées et créations à la pièce. Le passage avec les voix, celui là même qui posait un peu problème lors du premier filage que j’avais vu, a survécu, avec quelques modifications.

    Pour autant, tout ce qui est strictement danse n’est pas figé encore: Paco descend parfois des rangs en courant pour interrompre une séquence, rectifier un mouvement en le dansant lui-même, faire avancer ou reculer un danseur de quelques centimètres. Avec une complication supplémentaire: il n’y a que six danseurs sur sept aujourd’hui. Dimanche ou lundi, un individu, dans la rue a eu la mauvaise idée d'agresser Orin, envoyé à l'hôpital pour le coup. Orin a du renoncer à sa participation au festival Faits d’hiver. La danse de Paco semble toujours hors du temps, mais sa création ne se fait pas hors du monde. Les répétitions continuent donc cette première semaine de janvier, avec un peu d’inquiétude, en attendant le retour d’Orin. Dans notre feuilleton de Fresque, on se serait bien passé de cet épisode là…

     

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    A la pause Jérôme va montrer à Paco la photo de la fresque entière de Pompéi, image qu’il a retrouvée Dieu sait comment. La triste vérité est la suivante: les trois femmes au regard si mystérieux contemplent …un Hercule allongé et ivre mort. La légende de la photo est formelle. Paco, toujours souriant et affable fait semblant trente secondes de s’intéresser de s'intéresser à l’affaire, puis en revient à la danse. Sage attitude: après tout cette belle image n’était que le point de départ de la création, elle est derrière nous maintenant. Je regarde Hercule à terre et je repense à Orin, absent. Puis j’oublie l’image réelle dévoilée par Jérome, préfère définitivement celle construit dans mon imaginaire, hors champs. Pendant tout ce temps Marion, quelques bureaux plus haut, s’affaire et compte les réservations, vigilante, confiante cependant.

     

    Le samedi revient Orin, en un seul morceau. Il reprend sa place en douceur. Les réglages se poursuivent, à 7 + 3 + 1. Quelques étudiantes en dessin viennent s’installer sagement accompagnées par Catherine. Plus tard je monte ouvrir dans le hall à deux amies de Paco qui se sont annoncées. Arrive sur leurs talons une classe de lycéens, plus accompagnateurs, tous assez intimidés, une classe entière dont on aurait juste fait disparaître les garçons. Et d’autres personnes encore, qui vont s'assoir dans l'obscurité, qui peut-être avaient froid dehors. Nous ne sommes décidément pas dans une tour d’ivoire, mais Paco et tous restent concentrés et imperturbables.

     

    Un filage commence, sans costume encore, je suis stupéfié par le rythme des premières minutes, révées, sans presque rien pouvoir reconnaître des gestes vus les mois d’avant…mais je dois partir!

    A la sortie dans le hall un garçon de 11 ans, qui a suivi sagement et yeux grand ouverts deux heures de répétitions, décide sans appel de devenir danseur.

     

    Guy Degeorges

      

    Photo de Jerôme Delatour, les autres sont sur Images de danse.

    Merci à Paco Dècina et à la compagnie Post-Retroguardia, et au T.C.I..

     

    Le prochain épisode est diffusé ici, bientôt...

    En attendant, lire le prologue, l'épisode 1, l'épisode 2, l'épisode 3, l'épisode 4, l'épisode 5, episode 7 , les bonus...

     

    P.S. Et spécialement pour les lecteurs de ce journal, et les admirateurs des photos de Jérome, le T.C.I. propose d'assister, pour un tarif à 8€50 (1) à la représentation de Fresque du 26 janvier, qui sera suivie d'une rencontre avec Paco Décina, et l'équipe artistique.

    Reservations au théatre 01 43 13 50 50, mot de passe "Blog".