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Un Soir Ou Un Autre - Page 27

  • Les prochaines semaines....

    Programmes provisoires:

    • Etat sœurs écrit et interprété par Pierre Pirol  (metteur en scène éclectique de Copi et de Jeanne d'arc, qu'a t-il à nous dire?) au théâtre du temps
    • Quatuor Violence au théatre de l'opprimé mis en scène par Florian Pautasso (après le show funèbre à sept voix et la tour de la défense). La bande annonce m'a secoué.
    • Picorage aux Les Plateaux du val de marne, à la maison des arts de Créteil. Des aperçus des travaux de Jan Martens, Jesus Sevari
    • Comme l'an dernier, le festival Zoa à la Loge. Pour être surpris
    • Le tour de chant de Marie Delmares au Chat Noir
    • Comme l'an dernier Frasq au générateur de Gentilly (surtout le 19 octobre). C'était un festival de performances. La soirée du 19 sera partagée dans ce bel espace entre Katalin Patkaï, Viviana Moin (recréation du Minotaure) et d'autres
    • Avis de turbulence à l'étoile du nord. (je ne sais pas encore quelle soirée).
    • Dernière minute: Matadouru de Marcelo Evelin au théâtre de la cité internationale (ce sera une découverte)

    et aussi?

    Guy

  • Dans la grotte

    Retour aux origines. Là où mijotent les mythes, profond dans nos têtes, au fond de cette grotte. Chouette endroit. Autour: le potager du roi, et Versailles (le monde qu’on dit réel). Je pense aux histoires, qu’enfant, on s’invente dans des lieux comme ça. Aux lueurs du braséro, nous distinguons les ombres sur les murs de la caverne. Des personnages primitifs. Pasiphaé aime très fort et cru un beau taureau- illustration d’une sexualité féminine irrépressible? Malgré les incantations, le Minotaure si redouté reste invisible. Venue d'autres profondeurs une gumboots dance tient lieu de rituel: folklore syncrétique. Rêves en self-service. La dérision des chansons lisse les transitions. Viviana Moin, en Pasiphaé, exagère, ose, déborde. Elle a raison. Elle finira dans l’étang, à la grande joie des enfants.

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     Photo par Didier Dupressoir avec son aimable autorisation

     

    C’était Minotaure#78 de Viviana Moin, avec Viviana Moin, Pierre Courcelle, Samuel Buckman, La Bourette, vu le 15 septembre au Potager du Roi dans le cadre de Plastique Danse Flore.

    Guy

    Minotaure75 sera joué  le 19 octobre au Générateur de Gentilly dans le cadre de Frasq (et ce sera une autre performance).

  • Jazz?

    Arthur H. mauvais élève en jazz, nous confie-t-il, modeste, qui en guise de standard ne sait jouer que The Man I Love. Se produire en quintet cool et classe à cuivres et contrebasse, est-ce avant tout installer une ambiance d’avant et d’ailleurs, du cabaret, du théâtre? Pour raconter goguenard de sa voix rocailleuse ses belles et drôles histoires de personnages qui font rêver et sourire plutôt que d’y croire: le soldat, le chercheur d’or, le trompettiste fou… Laisser se heurter mots et textes, cette poésie décalée. Alors les notes aussi peuvent raconter, emporter. Et lui de nous surprendre d’accords plaqués sur son clavier, dissonances qui semblent le travailler dedans depuis des éternités. Laisser de l’espace aux musiciens, improviser en rappel, trop vite, prendre le risque de se planter. Alors c’est du jazz.

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    C'était "I'm Beginning to see the light" à la Cité de la musique, concert vu et écouté le 13 septembre 2013 dans le cadre du festival Jazz à la Villette, avec Arthur H (piano, voix), Laurent Bardainne (saxophone, clavier, arrangements), Fabrice Martinez (trompette), Marcello Giuliani (basse, contrebasse), Raphaël Chassin (batterie).

    Guy

     

    La vidéo du concert est ici en ligne jusqu'au 14 mars 2014: http://www.citedelamusiquelive.tv/Concert/1008323/arthur-h-%22i-m-beginning-to-see-the-light%22.html

  • Mesuré

    On raconte que l’art de Kazuo Ohno, mort centenaire, s’embellissait au fur et à mesure que son corps avançait en âge, qu’il pouvait à la fin danser encore sublime juste de son bras, de sa main, d’un doigt. Maxence Rey ce soir bouge peu, ne bouge pas, ou presque, non plus son partenaire. Tous deux assis sur leurs chaises, dans le prolongement des Bois de l’Ombre, nus tous deux et masqués, dans la lignée de Sous ma Peau.

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    Gestes économisés, le corps s’exprime fort de peu.

    Altérité 2ème approche, performance chorégraphique de Maxence Rey et Christophe Bonzom, vu le 16 mai 2013 à l’Etoile du Nord dans le cadre de la carte blanche à Maxence Rey.

    Guy

    La pièce sera dansée à l'Etoile du nord le pour la présentation de saison le 28 septembre.

    photo de Delphine Micheli avec l'aimable autorisation de la compagnie.

  • Limite haute

    Il s’agit, si cela est possible, d’abolir la distance. Leïla Gaudin ici sur scène est SDF. S’y risque, avec engagement, implication, mimétisme. Epurée dans l'approche. Cette distance que dans la rue nous établissons entre nous et eux, la chorégraphe la dissout paradoxalement en la transportant dans la relation d’artiste à spectateur. Proche du regard, immédiate. Elle restitue intacte la présence si forte des invisibles. Se soucie peu de la distance à garder entre le modèle et l’interprète, des procédés métaphoriques. L’adresse au public est directe, documentaire, naturaliste. Il ne s'agit pas tant de danser. Naïveté disent les uns. Humanisme, honnêteté, nécessité, je crois.

     

    Danse, Leïla Gaudin, Danse Dense, La Loge

    Photo de Calypso Baquey avec l'aimable autorisation de la compagnie

    A la limite de Leïla Gaudin, vu le 12 avril au théâtre du Fil de L’Eau à Pantin, dans le cadre des journées Danse Dense.

    Guy

    Leïla Gaudin présente Errance, "version" nomade d' A la Limite, à la Loge du 24 au 27 septembre.

    Lire aussi sur le blog: Errance à Mains d'Œuvres

  • Plus grande ZOA

    ZOA (Zone d'occupation artistique) vous connaissez peut-être, ou peut-être pas.

    C'est un festival de danse contemporaine et de performance, accueilli par la Loge et programmé par Sabrina Weldman.

    Dans la foulée de la première édition, priorité et liberté seront laissées à des créations qui se voudront étonnantes, détonantes, inattendues...

    La deuxième édition se tient du 7 au 13 octobre, avec Mélanie Perrier, Christian Soto et Stéphanie Lupo, Clyde Chabot et André Eric Létourneau, Mohamed El Khatib, Enna Chaton, Eva Klimackova

    ZOA a besoin d'argent (aujourd'hui, est ce étonnant?)

    Si comme moi vous pouvez aider ZOA , beaucoup, un peu, cliquez: 

    http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/zoa-zone-d-occupation-artistique-festival-de-danse-contemporaine-et-de-performances--2?utm_source=critsend&utm_medium=email&utm_campaign

    Parce que que donner pour ce que l'on aime fait plaisir, bien sur.

     Guy

  • Spectacle vivant

    La salle est peinte en noir, nue, ce soir il faut très chaud. C'est normal en enfer. Trois morts-vivants en huis clos, à ne plus se supporter en direct sous le regard des spectateurs. On peut voir cela tous les jours sur écran mais le texte là n’est ni de Loana, ni de Nabila: de Sartre en personne. N’empêche, qu’en reste-t-il aujourd’hui? La thématique sartrienne est bien rouillée mais la mécanique théâtrale tient toujours. Peu importe l’enfer maintenant. Et la philosophie est morte, elle aussi. Reste la construction en montées et paroxysmes, surtout de beaux acteurs, bien vivants, qui réinventent les passions, se réapproprient les mots usés, font ressusciter de cris et sueur tout ce qui est suranné,  à force de physicalité. Ils en conjurent l’enfer, (Dieu ?) merci !

    Huis Clos de Jean Paul Sartre, mis en scène par Isabelle Erhart avec Marta Corton Vinals (Estelle), Alicia Roda (Ines), Joel Abadie (Garcin), Jean Louis Wuillemier (garçon d'étage) , vu au Théâtre du Nord-Ouest le 24 août 2013.

  • La tête et le territoire

    Jamais vu ça. 

    Ni surtout été ici comme ça: ce soir, le plus important c’est ce lieu ainsi transformé. Cet espace ouvert à nous, est habité d’artistes, vivant, ce territoire est mouvant, labyrinthe surchargé de montages foutraques, et libre comme une rue dans laquelle le spectateur puisse déambuler. Le Générateur se prête à cela. David Noir a tout rempli et ce n'est ni propre ni net. Le lieu ainsi désinstallé est plus important que l’ordre d’enchainement des actions qui y prennent place. D’ailleurs tout y semble désordre. C’est donc tout sauf une scène de théâtre décorée pour un soir, avec eux ici et nous là, c’est pourtant un lieu d’imaginaire débanalisé. Elles se matérialisent et fusent çà et là, toutes nos pensées refoulées : des calembours alambiqués, de la musique débridée, des cris existentiels, des slows qui dégoulinent après la fin du monde, des démonstrations indécentes, des vidéos potaches, de la poésie décalée, des performeurs de tous côtés, sexe à l’air ou parés de costumes extravagants, une révolte désabusée, un mauvais goût sublimé. Quant au temps il s’étire et se libère, dilué dans l’absence de plan apparent. C’est aussi confus que dans nos têtes, de mauvais goût, détendu et inattendu, les bornes n’ont pas de limites, on bouge les lignes. On n’y croit pas, pourtant on est en plein dedans, dans notre territoire mental, je mets donc un masque, une perruque, je bouge également. Une zombie me poursuit, David Noir m’arrangue. Je ne suis pourtant jamais contraint, géné, et goute la paradoxale et tendre poésie qui nait de l’obscène et de l’excès.

    C'était les Parques d'attration de David Noir au Générateur

    Guy

  • Et pourtant ils tournent

    Carlson/Bartabas: belle affiche. J’attends une rencontre, de la beauté et de l’animalité. Mais la pièce, pour commencer, joue des dualités: opposition entre hommes (très hommes)-ils sont farouches et bruts- et femmes (très femmes)- toutes en robes et cheveux longs. Chevaux et écuyères forment aussi des couples, plus unis. L’espace s’organise d’abord en deux zones, partagé entre danseurs parqués au terme de courses dans un cercle intérieur, et cavaliers et montures qui tournent autour d’eux. La musique tourne déja.

    Pas d’échanges d’emblée entre danseurs et cavaliers, si ce n’est appréhension ou méfiance, aux lisières des territoires ainsi délimités. A l’intérieur, si une histoire est racontée entre danseuses et danseurs, celle-ci est loin d’être tendre. Les distances sont gardées, les rencontres brèves et nerveuses. Les femmes en abandon se jettent d’un seul geste dans les bras de leurs partenaires, portées, repoussées. En tension, sans résolution, ces motifs se répètent.

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    J’en oublie les chevaux et cavalières, qui tournent sans se lasser, comme les danseurs aussi au milieu. La partition de Philippe Glass s’entête en masses sonores et répétitions circulaires, matière à hypnotisme et crescendo.

    Je me sens gagné par le même détachement qui m’anesthésie lorsque que les moyens utilisés tendent à exacerber le spectaculaire. C’était le cas avec Olivier Dubois. Tous les corps se fondent dans le même mouvement aux allures de cérémonial, un ensemble (trop) parfait, et je ne me sens intéressé par personne en particulier, et ni par les chevaux. Les gestes encore sont répétés, amplifiés de corps en corps, la partition à l’unisson. Tout de même me touchent des traces d’émotions, mais d’une nature esthétique, je ne peux m’attacher à des personnages ni à une réflexion.

    Plus tard et pour le meilleur, les territoires s’interpénètrent, des chevaux investissent l’espace intérieur, les danseuses se dispersent autour en de nouveaux cerces de lumières. Les rencontres se produisent enfin, au plus près avec une sensation de danger. La musique est toujours omniprésente, soutient des paroxysmes. Les danseurs forment une sculpture de groupe, bras tendus, répercutée d’échos équestres. Quand des amazones poursuivent à cheval de leurs piques des danseurs en fuite, on devine une revanche des femmes, on peut construire un sens.

    C'était we were horses de Bartabas et Carolyn Carlson, à la grande Halle de la Villette.

    Guy 

    Affiche du spectacle, photo d'Agathe Poupeney

     

     

  • Corps et mots

    A terre. Elle, et tout Victor Hugo, en cinquante volumes éparpillés. Elle, son corps un tout ramassé, qui s’efforce à se déplier, peut-être souffre, à chercher. Un être à vue. La respiration anime son ventre, et tout alors depuis ce centre: remuent la peau tendue, les membres, les muscles, les chairs. L’âme est invisible et le visage caché, ou perdu. Les os saillent, les cheveux tombent à terre comme des pleurs. Densité et fragilité, complétude, et tout à remplir de pensées. Le corps est là, essentiel, et rien de plus. Lenteur dépouillée. Les livres l'attendent. Elle pourrait tout autant s’éteindre l’instant d’après.

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    Le corps tente de s’arracher au sol, mais elle se plie, se penche et les mains plongent, y ouvrent un livre. La bouche s’ouvre et les mots glissent, des interrogations métaphysiques. Une petite éternité. Les pensées s’envolent légères et planent, graves comme des ombres, en méditations. Le corps sensible dessine de mystérieux idéogrammes. Bientôt effacés. Elle reste une page à écrire: la peau blanche, le sexe sombre. En dehors l’animalité exposée, l’humanité des livres conservée en dedans, qui s’interroge et lutte. Des livres s'ouvrent et des mots à nouveaux. Une littérature grave, sans atours, mise à nue. Ces mots la rêvent, agitée, mais sans culpabilité ni regret. Corps et texte, nature et culture, peau et cuir, nudité et reliure. Ange et bête. Réconciliés? Elle se lève, cet équilibre, lentement conquis, est un vertige renversé, vaincu le pas d’après. L'ange tremble et porte le livre aux cieux. Où serait Dieu? Où est l’homme surtout ? Le temps n’est plus. Elle, attirée contre le mur de pierre, prisonnière ou sacrifiée. Une simple lampe l’éclaire. Brefs absolus. Rien n'est gagné. Je vois une lumière noire et c’est la nuit.

    C’est lumière noire dansé par Céline Angèle et mis en scène par Jean Daniel Fricker, textes de Victor Hugo, encore ce soir au festival Buto de l’espace culturel Bertin Poirée.

    Guy

    photo de Georges Karam avec l'aimable autorisation de la compagnie