Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un Soir Ou Un Autre - Page 74

  • T.R.A.S.H., l'art de la chute

    Au festival Artdanthé, les soirs se suivent mais décidément ne se ressemblent pas. La surprise ce lundi soir vient des Pays-medium_pork_in_loop.jpgBas. Mais plus rien à voir avec Rubens cette fois.

    L'accompagnement live a beau être retenu et acoustique-clarinette basse et violoncelle- l'inspiration est violemment contemporaine. Frénétique même, paniquée, hystérique, énervée. On ressent, dés les premiers instants tendus, que l'énergie sera le maître mot. Sans pouvoir encore se douter jusqu'à quel degré.

    La toute première chute, par sa violence laisse incrédule. Les suivantes aussi- bruits mats du choc des corps contre le sol- et ceci jusqu'à la fin, jusqu'au rire admiratif et nerveux. Portant à medium_trash_1.jpgson point d'exaspération ce commentaire radical, ironique, furieux de l'insupportable quotidien- qu'il soit amoureux, social, médiatique. Mis en évidence par quelques dialogues grotesques- le temps de laisser les corps éprouvés reprendre souffle, après s'être entrechoqués, avoir été renversés, projetés en l'air, précipités contre les murs.

    Rien de désordonné ni de bâclé dans ce jeu de massacre: c'est un langage chorégraphique résolument moderne et cohérent qui s'impose au regard par fragment et ruptures. Qui paradoxalement inspire une impression de rigueur et d'austérité, au delà de sa dimension provocatrice. Toute la différence avec des artistes tel qu' Ann Liv Young, qui bien que s'inspirant de thématiques voisines, en restent- faute de travail?- à une plate imitation du crétinisme contemporain. Rigueurévidente de la part des 7 performeurs, qui d'évidence doivent faire preuve d'une discipline digne des arts du cirque pour accomplir sans risques les prouesses physiques imposées. Avec tant de désinvolture affichée.

    medium_trash2.jpgC'est d'autant plus dommage, que- faute d'une scénarisation assez nette ?- toute cette énergie semble un peu trop se disperser, sans laisser dans notre mémoire, une fois la tempête passée, toute la persistance qu'elle aurait mérité de laisser. Pour que l'on garde vraiment alors le souvenir d'une performance d'exception.

    C'était Pork-in-Loop de T.R.A.S.H. ---dans le cadre du festival Artdanthe, au Vanves Théatre. Où nos voeux de dimanche dernier dernier ont été exaucés; une main anonyme nous a réservé durant la nuit une petite place en 2 dimensions et 24H/24H, sur le mur du fond...

    Guy

    P.S. du 15/2:on a donc inséré deux très dynamiques images capturées par Jean Michel Coubart,on est invité à s'étonner avec leurs 71 voisines, sur son site www.coubart.fr/jmcoubart/ , partie  http://www.coubart.fr/jmcoubart/ardanthe.

    Exprimez vous: vous pouvez laisser un commentaire... et/ou voter ici!

  • Herman et Dalila

    Erika Zueneli, nous avait invité, il y a peu, à passer de l'autre coté du cadre avec Edward Hooper. C'est bien plus loin dans lemedium_Samson_and_Delilah_by_Rubens.jpg passé que nous devions remonter avec Herman Diephuis, pour y rencontrer Rubens et Jordaens, à en croire le programme.

    Il ne faut jamais lire les programmes. Ni les dossiers de presse. Ni la presse qui recopie les dossiers.

    Peut-être une fausse piste, cette promenade du coté des primitifs flamands, entrevus le temps de quelques poses dans un clair obscur distancié. Juste un prétexte, une judicieuse inspiration, un point de départ stimulant. Les personnages dès qu'ils s'échappent du tableau, n'en font qu'à leur tête. Dalila surtout, car Samson est un pantin, yeux gagnés par une panique muette, un jouet de chair et caoutchouc manipulé avec gourmandise et  affection par cette femme au corps de matrone. Un corps tel que celui de Dalila Khatir, on en voit rarement sur une scène de danse: le résultat est passionnant, et ceci écrit sans la moindre complaisance. De même qu'on l'entend rarement dans ces mêmes lieux une voix comme la sienne, à nous guérir de notre allergie au lyrique. Coté danse, la répétition des enchaînements se fait commentaire ironique- mais pourquoi le public de la danse ne s'autorise-t-il à rire que très prudemment? Le tout est aussi intelligent et froidement drôle que les dernières performances de Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna. Surtout totalement imprévisible, ce qui n'est pas si fréquent que cela, ouvert et surprenant du début à la fin.

    Cette conclusion, l'ancien testament (livre des juges, chapitre 16) ne nous donnera aucune clé pour la comprendre, tant mieux. Pas de tonte, ni de colonnes qui s'écroulent, mais simplement la plus tendre, la plus originale, la plus délicate des mises à nus que l'on se souvient avoir vu.     

    C'était "Dalila et Samson, par exemple" -♥-de et avec Herman Diephuis, avec Dalila Khatir aussi, dans le cadre du festival Artdanthe au Vanves theatre,où on se sent si bien qu'on voudrait s'y installer discrètement dans un coin, jusqu'à fin Mars au moins.

    Guy

    Exprimez vous: vous pouvez laisser un commentaire... et/ou voter ici!

     

  • On Solde

    On en a lu tant de mal, on aurait aimé pouvoir en dire du bien.

    Pas moyen.

    Le Bazar du Homard- ♥-de Jan Lauwers au Theatre de la Ville

    Guy

    P.S. du 05/02 : hier Le Tadorne, aujourd'hui  JD, ont trouvé le courage d'en parler.

    Exprimez vous: vous pouvez laisser un commentaire... et/ou voter ici!

  • Le 3° coup de minuit

    Il y eu les Récitatifs Toxiques.  Et après Epilogos, confessions sans importances. Et hier soir - mais il y avait-il un ordre? -  "Je te tue, tu me tues,  le premier de nous deux qui rira".

    Où l'on voyait pour une troisième fois Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna(Toujours aprés minuit) danser leurs crimes ordinaires.

    C'est une vraie prise de risque: à la troisième variation autour du thème, on commence à connaîitre son Max Aub sur le bout des doigts. Aucune facilité ici d'ailleurs, d'aucune sorte: rien de spectaculaire, aucun jeu primaire de séduction, pas de démonstration virtuose, et pas de bons sentiments. Pas de structure narrative qui s'imposerait à l'esprit non plus: mais des contrastes, des ruptures, un collage bout à bout de mots et de gestes. De quoi s'interroger dangereusement, dans le même temps qu'on y assiste, sur la nature même du spectacle. Sur sa propre situation de spectateur, et l'exigence que l'on se doit à soi-même. Mais le très modeste risque que l'on prend, coté public, on l'accepte bien volontiers: c'est en assistant un soir presque par hasard à l'extraordinaire "Rosaura" qu'on fût, brusquement, désormais, convaincu qu'on pouvait être plus que récompensé de sortir de chez soi. Pour découvrir des objets artistiques non identifiés dans ce non-genres là.

    Doute. Pour autant, est on devenu complaisant? Prêt à applaudir si ces deux là font du Mantero? Non, lorsque ce texte est dansé, il nous surprend encore, même à rebrousse-poil. S'expose en un déchaînement subtile et efficace, teinté plus de noir que d'humour. Du sérieux, et de l'imprévisible.

    Pour évoquer quand même un peu l'objet en lui-même, cette folie furieuse prend place dans une salle de classe- qui remplace le tribunal des Récitatifs Toxiques. Encore un lieu de répression et de normes, pour qu'elles soient bien sur transgressées, et le bel ordonnancement symétrique du lieu menacé. Sous le regard de ce personnage du fond, qui note scrupuleusement dits et gestes.

    On a rangera cela dans la catégorie théâtre, parcequ'on en a assez d'appeler cela de la danse. Et qu'on a assez des catégories.

  • Xavier Lot: Bienvenue à l'Humanité

    Au commencement, assourdi, le son de volées de cloches, mais ce sont de toutes simples ampoules que l'on voit pendre au plafond. Le danseur se glisse, de dos, pour les faire les unes aprés les autres se balancer. Ces lumières nous ouvrent dans l'ombre un territoire multiple et mystérieux, celui des voyages de Bienvenue BaziéQuand celui ci nous fait face enfin, on découvre que ce garçon est d'une incroyable beauté.

    Et au moment où le récit écrit par Xavier Lotse fait danse, c'est comme un seul mouvement enchaîné, puissant, virtuose, l'équivalent visuel d'un chorus infini et coulant de notes liées. Un récit fort, complexe et sincère, mais sans aucune naïveté.  

    Bienvenue Baziévient jusqu'à nous depuis le Burkina Fasso. Pour nous faire un beau cadeau avec cette performance. On ignore, pour notre part, à peu prés tout de l'état de la danse africaine contemporaine, on a simplement eu le sentiment de voir s'exprimer ici un art qui s'enrichit en traversant toutes les frontières, qui touche à l'universel, tout en cultivant sa mémoire.

    C'était, au Vanves théatredans le cadre du festival Artdanthe, "Welcome to Bienvenue" -♥♥♥- de Xavier Lot avec Bienvenue Bazié. Qu'on reverra en mai, Au Tarmac de la Villette.

    Guy

    P.J. : Bien avant Paris, Bienvenue Bazié était passé à Aix: comme en témoigne le Tadorne, ici

    Exprimez vous: vous pouvez laisser un commentaire... et/ou voter ici!

     

  • Kataline Patkai: la reine lézarde?

    Kataline Patkai imite Jim Morrison à la perfection.

    Pour être exact, Kataline Patkai restitue parfaitement le personnage que le chanteur de The Doors créait sur scène, ce personnage qui a survécu au Jim Morrison privé. On pourra lire à ce propos les pages 81 à 92 de "Confessions d'une Groupie" de Pamela Des Barres, ouvrage de référence pour tout spécialiste sérieux en rockologie.

    1297457242.jpg

    Danse "indienne", yeux clos, transe, pied de micro menaçant, balancement sensuel, sursauts, évocations orgasmiques, tout y est. Sauf le saut de l'ange dans le public: elle n'a pas osé. Sur le papier, c'était sûrement prometteur, de chorégraphier une gestuelle rock à priori trés étrangère à la danse, et d'incarner avec un corps féminin- là dessus pas d'équivoque- un mythe sexuel masculin.

    Mais voilà, sur scène, ça ne décolle pas. On se dit que tout est trés bien imité, et on en reste là, comme devant son lecteur de DVD. Pas plus stimulant qu'une parodie de Brian Wilson sous calmants.

    Fausse bonne idée? Projet mal travaillé? Pas assez structuré? C'était peut être un jour "sans", on se consolera en regardant ici un extrait de sa création précédente(Appropriate chothing must be worn), ou on retournera la voir au ranelagh ou au LMP en février/ mars dans l'espoir d'un soir "avec".

    183884426.jpg

    C'était, hier soir, Rock Identity (part one) -♥-, au Vanves théâtre, dans le cadre du festival Artdanthe.

    Guy

    P.S. : La même soirée, il y avait Bienvenu Bazié chorégraphié par Xavier Lot,on y reviendra après la pause

    P.P.S du 11 février: mise en ligne de 2 photos de Vincent Jeannot. Qui confirment que visuellement au moins, c'tait tout à fait ça.

    P.P.P.S encore plus tard: n'empéche qu'à chaque fois qu'on voit une vieille vidéo de Jim Morrison, on croit revoir Kataline Patkai...Il y avait quelque chose!

  • Christie Lehuede: auto-vivissection

    L'air pas aimable Christie Lehuédé, cela dès son entrée en scène, et on s'en sent aussitôt irrésistiblement proche. Rien medium_Christie_Lehuede.jpgd'aimable en effet, des talons aiguilles à la chevelure d'un rouge agressif, du regard mauvais aux traits crispés.

    Logique car elle joue un corps crispé, et pas heureux du tout, jamais serein, comme douloureusement contraint à l'exercice du spectacle. Souvent un bras tendu à l'horizontale, appuyé sur une jambe qui se fait plus longue que l'autre en un équilibre boiteux. Un corps à la recherche de la rupture et qui ne se permet un répit douteux que parvenu aux limites de l'essoufflement. Alors amplifié. Dans cet esprit, cinquante minutes de solo permettent bien des péripéties, des surprises, des reprises et des développements, tout cela dramatisé par une mise en lumière violente, une bande musique d'une rare intelligence. Le catalogue des postures érotiques n'y survit pas, parodié jusqu'à la grimace buto, exacerbé, exaspéré, et ce n'est pas par hasard que Christie Lehuédé convoque la gestuelle et les images de la boxe. Ce corps n'a aucune pitié pour lui-même, tenté par sa dévoration. Au bout du mal être, la déstructuration, comme et avec une poupée de Bellmer.

    On connaissait la non-danse, c'est peut-être à l'anti-danse que Christie Lehuédé s'essaie ici, le vocabulaire de la danse dans toute sa technicité mais comme révolté contre le genre lui-même.  

    Et à la fin à peine l'ombre d'un sourire pour saluer: bravo.

    C'était ce soir Autopsie d'une Emotion-1 de et part Christie Lehuédé, au théâtre le Vanves dans le cadre du festival Artdanthé, où l'on retournera souvent, et même demain déjà.

    Guy

  • L.M.P. : Limite Manip' à la Petition ?

    On s'était mobilisé ici même le 2 janvier à la nouvelle de la fermeture du Lavoir Moderne Parisien. Fermeture injustifiée, et définitive d'après ce qu'on avait compris. On a appris depuis que le L.M.P. avait rouvert, et serait hors de danger: c'est une excellente nouvelle.

    On a été en revanche très étonné d'apprendre que le 30 décembre le L.M.P. avait reçu de la préfecture une décision de fermeture pour une semaine, et non définitive. C'est tant mieux, mais ce n'était pas du tout ce qui ressortait du mail qu'on avait reçu alors du L.M.P.:

    mail_LMP_du_30_12.doc

    Encore plus fort, en relisant un mail précédent et passé inaperçu, on a découvert que le L.M.P. avait décidé-avant la notification de la préfecture- de fermer de toute manière durant cette semaine là, "pour congés annuels":

    MAIL_DU_LMP_du_29.doc

    La vérité est donc que le L.M.P. n'a jamais été fermé, sinon de manière symbolique, administrative, virtuelle. Mais très médiatique.

    On a donc écrit le 14 janvier au L.M.P. pour qu'ils nous aident à comprendre. On a écrit une seconde fois. Et puis une fois encore. A ce jour sans succès. Chacun en tirera les conclusions qu'il voudra. On restera pour notre part avec l'impression très nette d'avoir été, avec beaucoup d'autres- manipulé. Le L.M.P. peut dire merci à la préfecture de police, il a bénéficié d'une belle opération de victimisation, indolore mais aux fructueuses retombées: Le Parisien, Le Monde, Libération. et France 2 manipulé aussi. Question plan média, les policiers sont plus efficaces que les attachés de presse.

    Pour en savoir plus, on est retourné sur le site, et on a y visionné un reportage vidéo dégoulinant d'autosatisfaction, avec des personnages qui s'enivraient de mots et de bonne conscience. On a été saisi de nausée en y voyant un ex-ministre y présenter ses voeux à l'occasion. Rien de personnel, et peu importe son étiquette politique: c'était juste obscène de voir un candidat aux présidentielles faire campagne dans un lieu artistique où on aime aller. On venait enfin de comprendre quel était le vrai sujet de toute cette performance.

    A ce spectacle très mauvais, on préférera ceux- passionnants- que l'on peut voir dans leur salle. Entre autres Kataline Patkai début mars. Pour le reste on les laissera se pétionnner en rond et sans nous.

    On se devait de préciser cela, par honnêteté pour nos quelques lecteurs, mais on jure de passer désormais à des sujets plus intéressants.

    Guy

    P.S. du 25/01: pour ceux que cela intéresserait encore, ci aprés un mail reçu hier seulement:

    "Bonjour Guy,

    Je suis désolé de répondre si tardivement à cette demande car cela mérite quelques précisions.
    en effet, lorsque j'ai été informé de la fermeture du lavoir et de l'olympic-café j'ai envoyé immédiatement une information par mail avec ce que je disposais comme information. Ensuite, j'ai complété l'information sur le site avec la durée de fermeture et la date de réouverture.

    Merci pour votre soutien.

    Cordialement, Hervé Breuil.

    En ce qui nous concerne, on a clos le débat. 

     

  • 3 jours avant Atsushi Takenouchi

    medium_0123_Vie_Mort_2_1_.jpgCe n'est pas une photo extraite de La Nuit des Morts Vivants, ni d'un clip de Michael Jackson, c'est une annonce qu'on a reçue pour les prochains spectacles collectifs d'Atsushi Takenouchi à Bertin Poiré

    Mardi avec le groupe "Ground", mercredi avec le groupe "Wind" (et le feu alors?). Comme le vent buto souffle où et quand il veut, et surtout s'annonce au tout dernier moment, on est pas sur de pouvoir aller les voir se réincarner ,malgré toute l'envie qu'on en a.

    Donc exceptionnellement on en parle sans avoir rien vu. On y ira peut-être suivre les défilés improvisés, ces deux mêmes jours à 18H à partir du Centre Georges Pompidou.

    Guy

  • Pirandello est un géant

    Le texte est inachevée, et se suspend ainsi sur un instant si beau- un très surprenant tombé de rideau-qu'on en reste le souffle coupé.

    Pièce inachevée à la mort de Pirandello(1867-1936), et de la mort il est beaucoup question: la mort du poète, qui s'est tué par amour pour l'actrice, comme il avait écrit la pièce par amour pour elle, la mort du comédien qui se rêve en train de se pendre- ou rêve-t-il le rôle du poète?-, la mort qui guette la vieille guidée par les anges- mais peut-être est elle déjà morte, en tout cas elle le croit. Et les personnages encore un peu vivants ne sont pas très en forme, presque déjà des âmes en peine, comédiens dans la pièce, comédiens déclassés dans une société qui ne s'interesse plus à voir jouer, qui errent en poussant une charrette à bras jusqu'à cet endroit tout à l'écart du monde. 

    Un lieu de l'entre-deux, un refuge où éclosent les rêves. Y Règne sur sa cours des miracles un magicien pouilleux: Coltrone- Hervé Pierre- personnage surnaturel, charnel et enfantin à la fois. Mais qu'est ce qui est dehors, qu'est ce qui est dedans? Où est le foyer et où est l'exil? Car peut-être les acteurs sont ils arrivés là dans le dernier endroit où ils peuvent jouer et être? Eux en qui s'incarnent les esprits d'autres, alors que le magicien fait des corps émerger les spectres, et imagine la réalité.

    De cet endroit la nuit on ne peut s'échapper alors que les rêves prennent forme. Où n'est ce que procédés et illusions? Qu'importe de le savoir, il faut rester tel un enfant et croire. C'est à ce moment de la pièce dans la pièce qu'est mis joyeusement en oeuvre toute l'arsenal des artifices: mime, masques, pantin, fumées, substitutions, lumières, décors en trompe-l'oeil. Ce qui était une réflexion sur l'agonie du théâtre se transforme ainsi en la plus belle démonstration de sa vitalité.

    Dans l'ombre intimidante des Géants de la Montagne, qui incarnent le matérialisme et la stupidité du monde de demain, ces bâtisseurs de murailles, dont les comédiens devraient peut-être flatter l'orgueil, pour ne pas mourir de faim. Nous sommes en Italie peut-être, en 1936. Mais ces géants là sur scène on ne les verra pas. Pour cause propice d'inachèvement. Seul sur la scène le théâtre se représentant lui même en abîme aura droit de cité.

    C'étaient "Les Geants de la montagne"  m.e.s. par Laurent Laffargues au Théatre de la Ville jusqu'à fin janvier.

    Guy

    Exprimez vous: vous pouvez laisser un commentaire... et/ou voter ici!